Près de cinq cents personnes se sont rassemblées devant les locaux du Grand Dijon avant de se rendre au centre-ville samedi 8 mars 2014. Elles protestaient contre le projet d’un "écoquartier" sur le site des anciens abattoirs, où un jardin et diverses structures collectives ont été installés.
Cela fait presque quatre ans qu’un bras de fer se joue entre la municipalité de Dijon et un collectif d’associations. Celles-ci ont aménagé six hectares de terre sur un site qui était à l’abandon depuis plusieurs années boulevard de Chicago. Mais, la mairie veut y construire un écoquartier "exemplaire".
Reportage de Michel Gillot et Jean-Louis Saintain avec Yannick Sencebe, membre du collectif des Lentillères
Que demandent les manifestants ?
"Aujourd’hui, les Lentillères, c’est 3 fermes restaurées autour desquelles s’organisent des cultures maraîchères et un marché hebdomadaire à prix libre, un jardin collectif, des ruchers et plusieurs dizaines de parcelles jardinées seul-e, en famille ou entre ami-e-s. A ceci s’ajoutent des habitats légers, des ateliers et espaces de convivialité. De tout ça naît une véritable vie de quartier habitée par le goût de l’aventure collective, l’auto-organisation et l’entraide", expliquent les défenseurs du "quartier libre des Lentillères". "Nous demandons que le projet d'écoquartier de la ville soit réduit et qu’il passe de 20 à 14 hectares pour sauvegarder le potager.»Quel est le point de vue de la ville ?
En face, la municipalité de Dijon a une autre vision : "depuis de nombreuses années, une friche défigure l’entrée de Dijon aux yeux des automobilistes arrivant de l’A39", explique-t-elle. Elle prévoit d’y bâtir "un écoquartier" comprenant des logements, des bureaux, des surfaces commerciales, d'activités et de services, le tout conçu à la manière d’une "cité jardin, véritable morceau de ville entre le parc de la Colombière et le futur quartier du Mont Blanc". "L’écocité Jardin des Maraîchers ne sera pas une « ville nouvelle » accolée à Dijon", promettent ses concepteurs.Les Jardins des Maraîchers sont une des composantes du projet "Grand Est" (titre provisoire), qui s’étend sur 164 hectares et qui vise à donner un nouveau visage à l’entrée de ville.
Quelle est la suite des événements ?
Les opposants au futur écoquartier des Lentillères ont décidé de mettre à profit les élections municipales pour faire passer leur message, "Pour l’accès à la terre – Contre la marchandisation de la ville"."Tout au long de la campagne municipale, nous voulons mettre notre grain de sable dans les stratégies de communication bien huilée des candidat-e-s.", préviennent-ils. Ils se sont déjà invités à plusieurs réunions publiques du maire sortant et ils ont bien l’intention de continuer. Par ailleurs, ils préparent activement le quatrième anniversaire de l'occupation du terrain des Lentillères. De nombreuses animations sont prévues sur place du vendredi 18 au dimanche 20 avril prochain.