Téléphonie mobile : la baisse des prix est un "acquis irréversible"

La baisse des prix de la téléphonie mobile est estimée à 30% en deux ans. C’est un "acquis irréversible", estime Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif et conseiller général de Saône-et-Loire, alors que le secteur est peut-être à la veille d'un bouleversement.

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Que se passe-t-il dans la téléphonie mobile ?

Le secteur de la téléphonie mobile est à la veille d'une recomposition. Quatre acteurs se partagent actuellement le gâteau : Orange (27 millions de clients mobiles), SFR (21,3 millions), Bouygues Telecom (11,1 millions) et Free (près de 7,5 millions).

Vivendi, qui souhaite se désengager du secteur, a reçu deux offres de reprises pour sa filiale SFR : l'une émane de Numericable et l'autre de Bouygues Telecom. Pour ce dernier, le problème est que l'ensemble combiné SFR-Bouygues représenterait la moitié du marché mobile en France.
Pour esquiver d'éventuels problèmes de concurrence, Bouygues prévoit, s'il était retenu, de céder ensuite son réseau d'antennes et des fréquences de téléphonie mobile à son concurrent Free (Iliad). Cet accord est conditionné au fait que Bouygues achète SFR. Si tout se passe bien, les migrations de réseau et d'abonnés entre Bouygues, SFR et Free devraient se dérouler "au cours de 2015".

Mais, les associations de consommateurs craignent que le retour de quatre à trois opérateurs n'entraîne une hausse des prix. Elles rappellent qu'en 2012 l'arrivée de Free, en tant que quatrième opérateur, avait permis la baisse des prix.

Free vat-il continuer à être " le trublion" ?

"Le moment est venu d'organiser la renaissance du secteur des télécoms. Je ne crois pas que ça se fera au détriment des consommateurs. Les prix ont baissé de 30%, c'est un acquis irréversible", a déclaré Arnaud Montebourg sur RTL mardi 11 mars 2014.

Selon lui, "le fait que, dans cette opération, Free sorte renforcé, continue à être le trublion - dont l'identité est quand même de faire baisser les prix et de servir les consommateurs et d'éviter les rentes - est pour nous une garantie d'une concurrence saine et loyale".

Et "ça va nous permettre de « fibrer » (installer des câbles en fibres optiques) la France", a relevé le ministre. "On ne veut pas lever des impôts pour financer ça, on va demander aux opérateurs de financer ces investissements sur la base d'une rentabilité de très long terme".

Faut-il craindre qu’un opérateur étranger vienne faire son shopping en Europe ?

Un retour à trois opérateurs ne va pas créer de situation de monopole, fait valoir Arnaud Montebourg. 
En revanche, un statu quo à quatre opérateurs implique "des opérateurs qui sont fragiles", dit-il. C'est également "le risque de perte de contrôle des télécoms avec un étranger qui viendrait faire son shopping en Europe. Et nous avons besoin que ces grandes entreprises croissent, se renforcent pour investir dans la fibre", explique le ministre du Redressement productif. Il estime à 30 milliards d'euros les investissements nécessaires dans les dix prochaines années pour déployer la fibre.

"Free est encore là" et dit qu'il va "continuer à lutter pour des prix bas", note Arnaud Montebourg. La baisse des prix est un "acquis préservé". "Il n'y a pas de raison que ça remonte. (...) Si les prix ne baisseront plus, je pense qu'ils ne remonteront plus".
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