A la veille du deuxième tour des municipales, France 3 Bourgogne vous présente les enjeux dans six grandes villes de la région : Dijon, Auxerre, Sens, Nevers, Autun et Montceau-les-Mines.
Dijon : François Rebsamen est en ballottage dans une triangulaire inédite
François Rebsamen n’avait pas caché sa déception dimanche dernier. Le maire sortant pensait qu’il serait réélu dès le premier tour. Les électeurs en ont décidé autrement.
Avec 44,3% des voix, ce ténor du parti socialiste a perdu une dizaine de points par rapport au scrutin de 2008. Mais son avance est confortable. Il est en ballottage favorable dans une triangulaire. Un scénario rare dans la capitale des Ducs. Il n’y en a eu qu’une seule autre triangulaire: c’était en 1995 ;
Mais revenons à 2014! Au soir du premier tour, Alain Houpert a été crédité de 28,3%. Le leader de la liste UMP-UDI affirme croire encore à ses chances malgré la nette avance du maire sortant.
Avec 12,7%, Edouard Cavin s'est hissé au second tour. S’il réédite son score ou s’il l’améliore dimanche, le candidat frontiste pourrait faire son entrée au conseil municipal au côté d’un ou de deux colistiers.
Auxerre : un duel gauche-droite qui s’annonce très serré
Au premier tour du scrutin, seulement 300 voix séparaient Guy Férez de Guillaume Larrivé. Le premier, maire socialiste sortant, a recueilli 42,7% des voix. Il a perdu près de 900 voix par rapport à 2008. Le second, député UMP, a obtenu 40,5% de suffrages. Le suspense est donc à son comble.
En conséquence, les candidats ont multiplié les meetings et le porte-à-porte dans l’entre-deux-tours. Ils ont redoublé d’efforts pour rechercher les voix qui pourraient faire pencher la balance.
Dans leur viseur, les électeurs des listes qui ne se sont pas qualifiées pour le premier tour : le FN avec 9,8 % des voix, le Front de Gauche avec 5,5% des suffrages et Lutte Ouvrière avec 1,4% des voix. Aucun de ces candidats n’a donné de consigne de vote. Mais il y a chez chacun un gisement de voix pour l’un ou pour l’autre.
Guy Férez et Guillaume Larrivé espèrent également convaincre une partie des abstentionnistes. Ils étaient près de 40% au premier tour.
Sens : la gauche défaite dès le premier tour, Marie-Louise Fort est bien placée pour récupérer son écharpe
Elle avait occupé le fauteuil de maire de 2001 à 2008. Marie-Louise Fort, qui est à la tête de la liste de l’UMP-UDI, est dans une position extrêmement confortable pour le second tour. Elle a recueilli 44,1% des voix.
Le candidat socialiste, Pascal Simon, et le maire sortant divers-gauche, Michel Fourré, ont été balayés dès le premier tour. Signe que la guerre interne à la gauche, qui avait poussé à la démission le maire Daniel Paris lors de la dernière mandature, n’a pas été du goût des électeurs
Résultat, Marie-Louise Fort a comme adversaire le frontiste Edouard Ferrand. C’est sa liste qui est arrivée en deuxième position. Il a recueilli 15,8% des suffrages. Edouard Ferrand a déjà siégé au conseil municipal. C’était en 2001.
La dernière qualifiée du premier tour est Francine Weecksteen. Cette ancienne adjointe au maire de Daniel Paris a obtenu 14,7% des voix. Elle mène une liste sans étiquette au-delà des clivages politiques. Elle pourrait prendre la place laissée vacante par la gauche. Elle souhaite aussi séduire les abstentionnistes du premier tour.
Montceau : Une réélection pas du tout assurée pour Didier Mathus
Le maire PS de Montceau qui briguait un 4ème mandat est dans une situation inconfortable. Lui qui avait été élu jusque- là dès le 1er tour est arrivé 2ème (37% des voix) dimanche soir derrière la candidate de droite Marie-Claude Jarrot (41,3%). Une élection marquée également par une forte abstention (44,5%) et par le score élevé de la liste Front national (14,5%), menée par Lilian Noirot qui réalise le meilleur score départemental de son parti.
Pour Didier Mathus, ce vote marque clairement une sanction de la politique gouvernementale. Un message qu’il dit « avoir reçu » mais maintenant, ajoute-il « il faut choisir un maire ». Pour l’aider à reconquérir son siège, il peut espérer récupérer les voix du Front de gauche, au moins en partie. Même s’il n’appelle pas à voter pour le maire sortant, le candidat du FDG André Gillot (7,3% au 1er tour) a en effet appelé à « faire barrage à la droite et à l’extrême-droite ».
Marie-Claude Jarrot (membre de l’UMP mais dont la liste est sans étiquette) estime, elle, que son beau score vient de son programme et de sa campagne de terrain, dans laquelle elle a rencontré énormément d’habitants. Elle n’a en revanche pas de réserve de voix.
Pour les habitants de Montceau, une victoire de Marie-Claure Jarrot ne serait pas totalement inédie : son père a dirigé la ville de 1965 à 1986. Auparavant, c’était des Mathus qui occupaient le siège : l’oncle et le père du maire sortant !
Nevers : Le maire continue d'y croire malgré la fusion de 3 listes de droite et centre droit face à lui
Florent Sainte Fare Garnot n’a pourtant pas tous les atouts avec lui. Il est certes arrivé en tête au 1er tour avec un peu plus de 35% des voix. Mais ses rivaux ont décidé de fusionner leurs 3 listes pour lui barrer la route : Denis Thuriot (SE) arrivé 2nd avec 23,46% des suffrages, Philippe Cordier (UMP) en 3ème position avec 13,55% des voix et le candidat UDI Guillaume Maillard 11,82%.
Avec beaucoup de difficultés, les listes de centre droit et de droite ont en effet réussi à fusionner avec Denis Thuriot en tête de liste, Guillaume Maillard en 5ème position sur la nouvelle liste et Philippe cordier en 7ème. Pour eux, c’était la seule solution sinon ils signaient leur « mort ».
Le maire sortant (PS) dénonce cet arrangement. « Les masques sont tombés, dit-il, c’est une liste de droite". Florent Sainte Fare Garnot continue tout de même à croire en ses chances. Il espère notamment qu'une partie des électeurs de droite ne se résoudra pas à voter pour Denis Thuriot, qui fut membre du Parti socialiste. Il a obtenu en outre le soutien du candidat PRG Michel Estorge (2,5% des voix au 1er tour).
A noter qu’une 3ème liste est en course : celle menée par Christophe Gaillard pour le Front national. Il a obtenu 10,92% des voix au 1er tour.
Autun : Rémy Rebeyrotte arrivé en tête est mis en difficulté par l’alliance à droite
La réélection semblait bien partie pour Rémy Rebeyrotte (DVG). Après deux mandats, il est arrivé largement en tête au 1er tour avec 40% des voix devant 5 listes : deux de droite, une de gauche, une sans étiquette et une d’extrême gauche.
Mais l’alliance des deux candidats de droite a changé la donne. Rémy Chantegros (UMP-UDI) et Brenard Joly (DVD) ont en effet recueilli à eux deux un peu plus de 41% des voix !
Rémy Rebeyrotte qui a déjà connu des élections difficiles ne se déclare pas battu. Il bénéficie du soutien implicite du PS, les responsables locaux ayant appelé à battre la droite. En revanche, l’autre candidat de gauche, Jean-François Nicolas, candidat dissident du PS (tout comme Rémy Rebeyrotte), qui s’est retiré malgré ses 12,8% au 1er tour a refusé d’appeler à voter pour le maire sortant.
A droite, la partie semble bien partie. Mais la fusion des listes de Rémy Chantegros et Bernard Joly s’est fait dans la douleur. Au point que Rémy Rebeyrotte a parlé de « rafistolage ». Reste à savoir ce qu’en penseront les électeurs…