Les Présidents de Franche-Comté et de Bourgogne ont annoncé ce lundi leur volonté de travailler à une fusion des régions. Nous leur ont avons transmis vos questions : voici leurs réponses
Une fusion précipitée ?
Non, pour Marie-Guite Dufay et François Patriat. Une porte est ouverte avec la volonté affichée par Manuel Valls et François Hollande de réduire le nombre de régions. Pour les deux mieux vaut prendre les devant que de risquer un démantèlement de la Bourgogne ou de la Franche-Comté. Le calendrier est par ailleurs assez large :
lorsque ce sera fait, je risque bien d'être transformé en carbone 14
a déclaré François Patriat : les élections régionales auront lieu en 2015. Les assemblées seront élues jusqu'en 2021. Il n'y aura pas d'exécutif unique avant cette date.
Pourquoi la Franche-Comté doit-elle fusionner avec la Bourgogne et pas avec d'autres ?
Le Territoire de Belfort semble plus naturellement attiré par l'Alsace, le Jura par Rhone-Alpes. Mais Marie-Guite Dufay ne veut à aucun prix risquer le démantèlement de la région et l'éclatement de la Franche-Comté. Pour elle, c'est donc la fusion avec la Bourgogne qui sauve l'unité de la région.
Y'aura t'il une consultation des citoyens ?
Les approches des deux présidents de région sont différentes. Pour François Patriat,
les élections régionales de 2015 seront un référendum
Marie Guite Dufay semble souhaiter un débat plus large, impliquant les Conseils économiques et sociaux et pourquoi pas un référendum mais après les régionales.
La fusion permet elle des économies ?
Oui, disent-ils sur les frais de fonctionnement, comme dans toutes entreprises : les services des achats ou l'informatique ont été mis en avant. A terme, il serait envisageable de supprimer certains services. Les aéroports sont ouvertement dans la ligne de mire, un seul parait suffire. Les Fonds Régionaux d'Art Contemporain ont aussi été cités en exemple.
La Bourgogne va t'elle dévorer la Franche-Comté ?
François Patriat a assuré :
je viens ici en tant qu'alter égo, sans volonté hégémonique.
Marie-Guite Dufay a rappelé qu'il y avait un passif entre les deux régions, avec notamment des regroupements au bénéfice de Dijon, comme dans le cas de Réseau ferré de France :
mais c'est plus souvent le fait des acteurs privés.
Quelles contreparties ?
Pour Marie-Guite Dufay, l'Etat doit aussi donner l'exemple et se réformer, car les doublons existent dans les services déconcentrés. Les deux espèrent aussi, en montrant leur bonne volonté, préserver leurs dotations globales de fonctionnement.