Une nouvelle journée nationale d'action est en préparation a annoncé la CGT Spectacle. Le syndicat reproche au ministre du Travail de "lâcher" les intermittents qu’il avait soutenus lors de la campagne des municipales. Les intermittents réclament la réouverture de négociations.
Les intermittents du spectacle protestent contre l'accord sur la convention d'assurance-chômage. Ce texte prévoit une série de mesures d'économies touchant l'ensemble des chômeurs et dont certaines concernent les intermittents. Il a été signé le 22 mars par le patronat, la CFDT,
FO et la CFTC. Pour entrer en vigueur, cet accord doit maintenant obtenir l'agrément du ministre du Travail. Cela ne devrait plus tarder puisque François Rebsamen a annoncé le 28 avril dernier sur France Inter qu'il agréerait cette convention sur l'assurance chômage.
La CGT Spectacle a aussitôt dénoncé un "virage à 180 degrés" du nouveau ministre du Travail. En effet, François Rebsamen avait soutenu la démarche des intermittents lors de la campagne des municipales à Dijon et avant sa nomination. "La présence des ministres concernés, en particulier dans les festivals, risque d'être mouvementée", met en garde le syndicat.
Plusieurs journées de mobilisation ont déjà été organisées par les intermittents du spectacle. L’une des plus récentes a eu lieu le 25 avril au Printemps de Bourges et dans plusieurs villes de France. Mais, la mobilisation était beaucoup moins importante qu’aux précédentes journées d'action, comme celle du 20 mars, où plusieurs milliers d'intermittents avaient défilé à Paris et en province.
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— CIP-IDF (@CIPIDF) 30 Avril 2014
A Dijon, le metteur en scène Franck Halimi (qui est membre de la coordination des intermittents et précaires) a cessé sa grève de la faim mercredi 30 avril 2014. Cela faisait 53 jours qu’il poursuivait son mouvement de protestation. "Je suis prêt à mettre mon intégrité physique en jeu, pour que l’on parle enfin précisément et justement de la condition des intermittents et de celle de tous les précaires", avait-il déclaré en se lançant dans cette action.
Parallèlement à l'action des intermittents, les professionnels de la culture protestent depuis plusieurs mois contre la baisse des crédits dans le secteur. Une nouvelle "marche pour la culture" est organisée samedi 17 mai 2014.
Les intermittents réclament la réouverture de négociations
Après la signature de l'accord, la ministre de la Culture s'était réjouie du maintien du régime spécifique des intermittents. Mais, Aurélie Filippetti avait demandé aux partenaires sociaux de renégocier une des mesures d'économies, qui augmentait le "délai de carence" avant le début du versement des allocations chômage. Cette mesure a été "assouplie".
Selon les signataires, il s'agit d'un ajustement technique qui se fait à enveloppe financière constante pour le régime spécifique des intermittents. Le coût de la mesure en faveur des intermittents à bas revenus devra donc être compensé par un durcissement pour ceux qui ont des revenus élevés, à travers un abaissement du plafond du cumul allocations/salaires. Pour la CGT-Spectacle, cet ajustement est insuffisant.
La fédération juge en outre que la "négociation de couloir" entre les seuls signataires de l'accord pour modifier cette disposition est "illégale", souligne Marc Slyper (CGT-Spectacle). Les intermittents réclament la réouverture de négociations sur la base des propositions du comité de suivi rassemblant des représentants des intermittents, des entreprises du spectacle et des parlementaires.