Quatre hommes soupçonnés d'appartenir à un groupuscule néonazi ont été placés en garde à vue dans le Doubs mardi 20 mai 2014. L’un d’eux est domicilié en Saône-et-Loire. Ils doivent être présentés jeudi au parquet de Vesoul, en vue d'une mise en examen.
Qui sont les membres de "Blood & Honour C18" ?
L’opération a été lancée à 6h à Morteau, dans le Doubs, par la section de recherche de gendarmerie de Besançon. Elle visait au total une demi-douzaine de membres présumés du groupuscule "Blood & Honour C18" (Sang et honneur combat 18), basé en Franche-Comté.Trois des membres, âgés de 28, 33 et 43 ans ont été interpellés à Morteau. Les deux plus jeunes sont des frères, dont l'un a des tatouages nazis des pieds à la tête. Ils ont déjà été condamnés à de la prison ferme pour des actes de violences à caractère raciste, a précisé l'officier de communication de la région de gendarmerie de Franche-Comté, Didier Guériaud.
Les suspects devraient être mis en examen pour "dégradations en réunion" - pour des tags -, "incitation à la haine raciale" et "organisation de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit", passible de 10 ans de prison. Des perquisitions ont eu lieu mardi matin pour tenter de retrouver des armes, en vain.
Un quatrième homme, âgé de 24 ans et domicilié en Saône-et-Loire, a été interpellé dans la journée.
Qui est le groupe "Blood & Honour C18" ?
Depuis deux semaines, le groupe "Blood & Honour C18" est monté en puissance en publiant sur internet une photo de huit hommes cagoulés portant des armes, dont une kalachnikov, un fusil à pompe, des fusils de chasse et des battes de baseball. Il annonçait être prêt à passer à l'acte et à prendre les armes pour défendre ses idéaux nationalistes, a expliqué Didier Guériaud.Le nom du groupuscule franc-comtois "Blood & Honour C18" fait référence au groupe néonazi Combat 18 (C18), fondé en 1991, qui était la branche armée du groupe néonazi britannique Blood & Honour.
Comment les membres de "Blood & Honour C18" ont-ils été repérés?
Récemment, un collectif anti-fasciste de Besançon avait découvert un tag "Blood C18 Honour" de 15 mètres de long sur plus d'un mètre de haut, et un autre tag du même acabit sur une ferme à Epenoy (Doubs), puis sur un bâtiment à Champagnole, dans le Jura."Ce groupe, qui célèbre tous les ans l'anniversaire d'Hitler et dont le site internet contient des propos racistes et néonazis, est surveillé depuis un certain temps par la cellule nationale d'enquête qui agit sur les groupuscules extrémistes", souligne l'officier de gendarmerie Didier Guériaud. Selon lui "il y avait une volonté très ferme de la gendarmerie et de la justice d'agir très vite".