La structure a été lancée, ce jeudi 22 mai 2014, à Saint-Martin-du-Tertre dans l'Yonne. Il permettra aux parents et à la communauté éducative de trouver des réponses sur ce phénomène qui est loin d'être rare.
Aucune statistique fiable mais un phénomène grandissant
Les enquêtes ne sont pas légion sur le sujet. Les incidents ne font pas l'objet de statistiques nationales centralisées et exhaustives. Il est bien difficile dévaluer le phénomène. Mais selon une étude menée auprès des jeunes en 2004, 7 % des collégiens pratiqueraient le jeu du foulard et 12 % auraient participé au moins une fois à des jeux dangereux. Des suicides d'adolescents, après avoir harcelés par leurs camarades de classe sur internet, défrayent également la chronique de plus en plus régulièrement.Un lieu pour dialoguer et tenter de comprendre
Le jeu du foulard, le jeu de la tomate, le jeu du petit pont massacreur, le jeu du 200, le jeu du cercle, le jeu du mot magique, le jeu de la canette, le catch, le happy slapping... tous ces mots ne vous disent peut-être rien. Mais en est-il de même pour votre enfant? D'autant plus que le phénomène est désormais amplifié par les nouvelles technologies et les réseaux sociaux où les adolescents postent les vidéos de leurs conduites à risques. C'est pour informer les parents et les professionnels en relation avec les enfants sur ces jeux de non-oxygénation, d'attaque, d'agression ou encore de mise en danger que l'association SOS Benjamin et le Collectif Contre les Jeux Dangereux vont ouvrir ce pôle santé prévention à Saint-Martin-du-Tertre avec le soutien du maire de cette commune de l'Yonne. Ce sont dans les locaux de la maison de l'enfance que seront accueillis, en toute intimité, parents ou professeurs.Pourquoi dans l'Yonne ?
Une maman résidant dans l'Yonne est plus particulièrement à l'origine de cette initiative. Magali Duwelz a perdu son fils en 1995 alors que la famille vivait en banlieue parisienne. Alors âgé de 10 ans et demi, Benjamin est retrouvé pendu à l’essuie-mains des toilettes de son école. Il décèdera six jours plus tard des suites de ses blessures. Une enquête approfondie permettra de comprendre que l’enfant a succombé à un jeu dangereux, conséquence du « t’es pas cap», appelé à l’époque « le jeu de la serviette ». Depuis, à la tête de l'association SOS Benjamin, Magali Duwelz se bat pour qu'une prise de conscience ait lieu et pour que d'autres familles n'aient pas à vivre pareille tragédie. Dans son combat, cette maman a trouvé un soutien de poids en la personne de Joseph Agache. Le maire de Saint-Martin-du-Tertre dans l'Yonne a failli perdre son propre petit-fils à la suite d'un jeu dangereux.Le reportage de Baziz Djaouti et Claudes Heudes avec :
- Magali Duwelz, présidente de SOS Benjamin
- Joseph Agache, maire de Saint-Martin-du-Tertre (SE)