Le nouveau numéro du mensuel de 60 millions consommateurs publie un dossier sur les écarts de tarifs entre les hôpitaux publics. Dans cette enquête, le centre hospitalier d'Autun est présenté comme pratiquant un tarif journalier de prestations élevé.
Il n'existe pas de tarifs de référence pour les hôpitaux publics. Chaque établissement fixe le montant correspondant à la participation journalière de l'assuré. Or, pour un soin et une durée de séjour identique, l'enquête de 60 millions de consommateurs pointe des fluctuations importantes d'un centre hospitalier à un autre.Où paie-t-on plus cher en Bourgogne ?
Ainsi, Autun décroche la palme de l'hospitalisation en chirurgie gynécologique la plus chère de France. Dans ce service, le montant du tarif journalier de prestations s'élève à 2766 euros. En médecine, ce prix retombe à 1157 euros. C'est proche du tarif pratiqué dans les services de médecine par le CHU de Dijon, 1168 euros, ou le centre Georges-François Leclerc, 1185 euros. Mais c'est plus élevé que des hôpitaux de taille comparable. En médecine, la palme revient au nouveau centre hospitalier de Chalon-sur-Saône, 1253 euros. On n'atteint pas, cependant, les 1476 euros pratiqués par le CHU de Rouen ou les 1470 euros facturés par les hôpitaux lyonnais. Une carte interactive permet de voir la tarification de l'établissement où on peut être amené à être hospitalisé.Pourquoi de tels écarts ?
Ces écarts s'expliquent par la santé financière des hôpitaux. Plus un établissement va mal, plus il a tendance à alourdir sa tarification et ce sont les assurés qui en font les frais. La tarification prend également en compte les frais de structure. Plus les centres hospitaliers sont flambant neufs comme c'est le cas à Dijon, Autun ou Chalon, plus la facture s'alourdit. L'Agence Régionale de Santé encadre ces tarifs journaliers de prestations mais pas suffisamment. La ministre de la Santé lui a demandé récemment d'endosser un rôle de modérateur. Marisol Touraine a, en effet, demandé dans une circulaire que les tarifs journaliers de prestations supérieurs de plus de 15% au niveau auquel ils devraient être soient revus à la baisse.Quel impact sur le consommateur ?
Si le patient à une complémentaire santé, en pratique, le reste à charge pour lui reste faible voire inexistant, les mutuelles prenant en charge une bonne partie du ticket modérateur. « En pratique, les tarifications excessives des hôpitaux publics n'affectent que de manière limitée les porte-monnaies grâce aux complémentaires santé», précise l'article de 60 millions de consommateurs. Selon un rapport du Haut Conseil de l'Avenir de l'Assurance Maladie (HCAAM), le montant moyen qui reste à la charge du malade est de 333 euros pour une durée de séjour de 8 jours en hôpital. Dans le même temps, le prix des mutuelles augmente et le budget de la sécurité sociale reste déficitaire.
Le reportage d'Anne Berger et de Pascal Rondi: