Arnaud Montebourg, ministre de l’Economie et conseiller général de Saône-et-Loire, était en déplacement, sur le site d’Alstom Transport, au Creusot, mercredi 25 juin 2014. Il est revenu sur la vente de la branche énergie d'Alstom et a vanté les bienfaits de l'accord qui a été trouvé.
- Arnaud Montebourg, ministre de l'Économie et du Redressement productif
- Patrick Kron, PDG du groupe Alstom
- Anne Bebin-Michel, salariée d'Alstom et déléguée CFDT
- Patrick Martin, salarié d'Alstom et délégué CGT
Depuis de nombreuses semaines, Arnaud Montebourg est en première ligne du feuilleton Alstom. Objectif : arbitrer entre les prétendants au rachat du fleuron industriel (qui fabrique notamment des TGV et des équipements pour les centrales nucléaires) afin de veiller aux activités qu'il juge stratégiques.
Après de nombreuses péripéties, un accord est intervenu ce week-end : il permet à l’Américain General Electric d'acquérir une large partie du pôle énergie du groupe Alstom. GE rachètera l'activité de turbines à gaz d'Alstom et créera avec le groupe français trois coentreprises détenues à parité dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et les turbines à vapeur.
Un accord à trois
Par la même occasion, l'Etat devient le principal actionnaire de l'industriel français. Il s'est donné environ deux ans pour racheter 20% du capital d'Alstom auprès du conglomérat Bouygues, qui en détient 29,4%, ou sur le marché pour en devenir le principal actionnaire. Huit ans après être sorti du capital, l'Etat français va donc revenir au conseil d'administration d’Alstom, dès que l'alliance avec General Electric (GE) sera finalisée, au plus tôt à la fin du premier trimestre 2015."On a maintenant une alliance très forte qui nous permet de nous déployer dans le monde entier. On a un Alstom maintenu, un Alstom renforcé, un Alstom désendetté et un Alstom redéployé dans le monde", a déclaré Arnaud Montebourg.
"Cette alliance à trois, en quelque sorte, est faite pour garantir d'abord les engagements pris par General Electric. Ils sont nombreux, notamment ceux concernant l'emploi", a de nouveau expliqué le ministre. Le géant américain s'est engagé à créer 1 000 emplois en France en trois ans, sous peine d'une pénalité de 50 000 euros par emploi non créé.
Mais, malgré l'optimisme du ministre, les syndicats restent inquiets. "A voir", disent-ils.
Visite de l'usine d'#alstom transport en Saône-et-loire avec Patrick Kron. pic.twitter.com/Rmoq9OT8Sx
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 25 Juin 2014
Un dossier suivi de près en Bourgogne
Le dossier Alstom est suivi de près en Bourgogne, car le site Transport du Creusot est un centre d’excellence pour les bogies (qui équipent notamment les TGV). L’établissement de Saône-et-Loire emploie plus de 650 personnes et coordonne l’ensemble des sites bogies de l’entreprise. Lors des négociations avec General Electric, les salariés du Creusot ont à plusieurs reprises manifesté leur inquiétude. Une délégation de salariés s'était rendue à Paris pour rencontrer le ministre de l'Economie."Dans le groupe Alstom, il y avait une synergie entre toutes les filiales. Quand l’une d’elles perdait un peu d’argent, le vase communicant se faisait. Aujourd’hui, Alstom Transport se retrouve seul et le jour où on sera en difficultés, on n’aura personne à côté de nous", redoute Patrick Martin, salarié d'Alstom et délégué CGT.
Patrick Kron, PDG du groupe Alstom, ne partage pas ces craintes."Alstom Transport est bien placé sur un marché porteur. Je n’ai jamais eu d’inquiétudes pour Alstom Transport, je n’en ai pas aujourd’hui", a-t-il déclaré.
Le programme du ministre de l’Economie :
- 13h15 Accueil par Patrick Kron, président directeur général du Groupe Alstom
- 13h30 Visite du site Alstom Transport du Creusot
- 14h30 Rencontre avec les organisations syndicales
- 15h30 Prise de parole devant les salariés