Par un message sur le fil Twitter de la CGT-Spectacle, on apprend que la grève est votée pour le 4 juillet, soit pour la seconde représentation de la pièce de théâtre interprétée par Philippe Torreton. La pièce doit se jouer au Grand Théâtre les 3 et 4 juillet.
La CGT-Spectacles appelle à la grève
La troupe de Cyrano (avec Philippe Torreton) a voté la #GREVE a l'unanimité pour le 4 juillet à #Dijon. #intermittents
— CGT SPECTACLE (@cgt_spectacle) 27 Juin 2014
D'une façon générale, les festivals d'été auront lieu, mais seront perturbés
Ce dimanche 29 juin, Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-Spectacle, fer de lance du conflit des intermittents pour défendre leur régime d'assurance chômage, a annoncé que les festivals d'été auront lieu, mais de façon perturbée, y compris à Avignon.
Ainsi, "le festival d'Avignon n'aura pas lieu tranquillement. Il aura lieu selon des formes qui seront décidées par les gens qui y travaillent", a déclaré Denis Gravouil sur Europe 1.
"Ce n'est pas un choix binaire entre tout bloquer et ne rien faire. Ce qui va se passer tout l'été, c'est qu'il y aura des mobilisations sur toutes leurs formes",
a-t-il dit.
Nouvelle convention d'assurance-chômage
Les intermittents protestent contre la nouvelle convention d'assurance-chômage, en vigueur mardi prochain (1er juillet), qui durcit les conditions d'indemnisation des professionnels du spectacle, en rallongeant notamment le délai de carence entre la fin des périodes travaillées et le versement des allocations.
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé à la mi-juin que l'Etat prendrait en charge ce différé, mais la colère des intermittents n'est pas retombée.
Préavis étendu, Avignon menacé
La CGT-Spectacle a étendu à juillet son préavis de grève menaçant la tenue des festivals et appelé à une grève "massive" le 4 juillet, jour d'ouverture du festival d'Avignon avec la première du "Prince de Hombourg" dans la Cour d'honneur du Palais des papes.
"C'est aux salariés, artistes et techniciens de se prononcer" sur place, a souligné Denis Gravouil.
Un vote est prévu justement lundi à Avignon qui devrait être rendu public mardi.
Le directeur du festival, Olivier Py, a déjà dit qu'il soutenait la cause des intermittents mais que "rien ne justifiera qu'on ne lève pas le rideau".
Dans un entretien au Journal du dimanche, Olivier Py enfonce le clou: "sacrifier Avignon ne servirait à rien".
Aix-en-Provence moins menacé, Montpellier très impacté
A Aix, où le festival d'opéra ouvre mercredi, les salariés ont voté à près de 80% contre la grève. Mais "ce scrutin (qui) traduit notre souhait d'assurer le
bon déroulement de cette édition 2014, n'exclut pas l'éventualité d'une grève sur certaines représentations", ont averti vendredi les salariés.
Au contraire à Montpellier, le Printemps des comédiens qui s'achève ce dimanche 29 juin aura vu quasiment toutes ses représentations annulées depuis début juin.
Propositions alternatives
Denis Gravouil a redit dimanche matin combien la nouvelle convention chômage était "très mauvaise" pour tous les chômeurs car elle va "faire baisser leurs droits".
Il a défendu un texte alternatif en assurant que "les trois-quarts des artistes gagnaient moins de 9.000 euros par an".
Environ 100.000 intermittents sur les quelque 250.000 qui cotisent à ce régime spécial perçoivent des allocations chômage et depuis la réforme
qui a modifié le mode de calcul des heures travaillées en 2003, le nombre d'artistes bénéficiaires a chuté de 67.000 à 51.000. Parmi ces artistes indemnisés, 48% perçoivent 1.996 EUR brut par mois en additionnant leurs cachets et leur allocation, selon l'Unedic.
"Même si on voit un petit nombre de gens, les stars les plus grandes, qui gagnent de plus en plus d'argent, pour la plupart (des intermittents),
la précarisation est de plus en plus grande", a souligné M. Gravouil.
A propos de la concertation lancée mardi dernier, le secrétaire général de la CGT-Spectacle s'est réjoui qu'elle arrive. "On aurait pu éviter le conflit si on
nous avait écouté plus tôt" a-t-il dit avant d'appeler toutefois les salariés du spectacle à rester mobilisés.