Un rassemblement silencieux était organisé place de la Libération, mercredi 30 juillet 2014, depuis 18h 30. Environ 300 personnes se sont réunies. L’objectif était d’alerter l’opinion sur les persécutions envers les chrétiens de Mossoul, grande ville du nord de l’Irak.
Cette manifestation était organisée à l’initiative de chrétiens et de citoyens. Les organisateurs avaient demandé aux participants «de n’apporter ni banderoles ni affiches, mais uniquement une feuille sur laquelle avait été imprimée la lettre en caractère arabe «N», lettre qui a été peinte sur les maisons et résidences des chrétiens à Mossoul, terme méprisant pour désigner les chrétiens, et qui signifie «Nassarah» ou «Nazaréens».
Les 18 et 19 juillet, Mossoul a été le théâtre d’un "véritable nettoyage religieux", ont expliqué les organisateurs du rassemblement.
"Chrétiens, yézidis et shabaks ont été placés devant un faux choix :
1) se convertir,
2) payer l’impôt et porter les armes avec « l’Etat Islamique »
3) partir sans rien emmener
4) ou bien mourir.
Tous n’ont donc eu d’autre option que de s’exiler. Leurs maisons ou habitations avaient été, au préalable, marquées du signe que nous arborons lors de ce rassemblement", ont précisé les organisateurs.
Images tournées par Isabelle Rivierre
Mossoul, la deuxième ville d'Irak, est tombée le 10 juin aux mains des jihadistes de l'Etat islamique (EI). La fuite massive des chrétiens a vidé la cité d'une population qui y est présente depuis des siècles. Les chrétiens étaient 1,5 million en Irak avant la première guerre du Golfe; ils ne sont plus
que 400 000 aujourd'hui, selon leurs soutiens en France.
Ces derniers jours, la mobilisation a grandi en France pour presser les autorités d'agir en faveur des chrétiens d'Irak. Le gouvernement s'est dit prêt lundi à favoriser leur accueil en France.
Roland Minnerath, archevêque de Dijon, déplore lui aussi le fait que "la situation de chrétiens se dégrade en particulier en Irak". "Alors que l'attention internationale est attirée par d'autres malheurs, peu de voix s'élèvent pour dire leur rejet de ce génocide religieux et culturel où des populations autochtones vivant en harmonie avec leurs voisins depuis des siècles sont tenues soit de renier leur foi chrétienne, soit de s'exiler, soit de payer la taxe de la dhimmitude. J'en appelle à la Commission des droits de l'homme de l'ONU, au Conseil de l'Europe, à Human Rights Watch pour sensibiliser les Etats occidentaux à cette effroyable régression civile et humaine", conclut l’archevêque de Dijon.