"Nous n’avons reçu aucun produit de l’Union européenne depuis le 1er janvier. Les réserves sont pratiquement vides", alerte le Secours populaire.
Pourquoi le Secours Populaire tire-t-il la sonnette d'alarme ?
"La situation devient dramatique pour les familles en difficulté", explique Daniel Codazzi, Secrétaire départemental en charge de l’aide alimentaire au Secours populaire."Nous avons donc décidé d’organiser un libre-service de la solidarité salle Camille Claudel, à Dijon, mercredi 30 et jeudi 31 juillet 2014.
Mais, pour trouver suffisamment de produits alimentaires, il a fallu racler les fonds de tiroirs", dit-il. L’association a rassemblé le peu de stock qui lui reste de la dotation 2013, des produits collectés dans la grande distribution, des dons faits par des entreprises et des achats faits sur ses fonds propres.
D'où vient le problème ?
La situation est devenue ingérable, car l’association caritative n’a pas reçu la dotation du FEAD (Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis). C’est ce fonds qui permet aux Banques alimentaires, au Secours populaire, aux Restos du cœur et à la Croix-Rouge de servir des repas à des bénéficiaires de plus en plus nombreux.Le Parlement européen a pourtant voté au début de l’année une enveloppe d'environ 3,5 milliards d’euros pour le FEAD. Mais, la dotation n’est toujours pas arrivée au Secours populaire.
Comment en est-on arrivé là ?
C’est une nouvelle péripétie dans le combat que livrent les associations caritatives depuis des années. En effet, dans le cadre de la réforme de la PAC (politique agricole commune), le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) a été remplacé par le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD).Un certain nombre de pays dont, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, souhaitaient réduire cette enveloppe à 2,5 milliards d’euros. Mais d’autres Etats se sont fortement mobilisés et ont obtenu que la dotation soit de 3,5 milliards d’euros.
Cela dit, comme le nombre d’Etats bénéficiaires est passé de 21 à 28, la dotation par pays est désormais moins importante. Mais, en l’occurrence, pour le moment, les fonds promis sont purement et simplement aux abonnés absents, déplore le Secours Populaire.