La chocolaterie Féret vend depuis des années des chocolats appelés le "bamboula" et le "'négro". Ces spécialités, créées en 1919 dans l’Yonne, ont suscité les protestations de deux associations antiracistes, qui ont été alertées par de nombreux internautes.
- Virginie et Grégory Féret, chocolatiers
- Louis-Georges Tin, président du conseil représentatif des associations noires de France
A une époque où la France avait encore des colonies, "Le négro" fut créé "pour rendre hommage aux Sénégalais blessés pendant la première guerre aux côtés des Français, et dont certains étaient soignés à l'hopital d'Auxerre", expliquent les propriétaires de la chocolaterie.
Les créateurs s'étaient aussi inspirés du "Rio Négro", inscription frappée sur les sacs de cacao de Colombie ou du Vénézuela qui arrivaient à Auxerre après avoir transité par le fleuve du même nom.
Quant au "bamboula", il rappelle, selon ses auteurs, la danse africaine du même nom...
Ces explications n'ont pas convaincu le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France) et Sortir du Colonialisme, qui ont dénoncé, mardi 2 septembre 2014 dans un communiqué, "un revival de l'imagerie coloniale la plus nauséabonde" en exigeant que "la chocolaterie de la honte retire de la vente ces horreurs".
La chocolaterie Féret a précisé qu'elle vendait le "négro" et le "bamboula" depuis 2009, et que les propriétaires précédents de la boutique avaient relancé ces spécialités une douzaine d'années auparavant. "On a un succès fou. J'en expédie dans toute la France et je n'avais jamais eu de souci avant hier après-midi", raconte Virginie Féret, qui évoque des "menaces" reçues par mail et par téléphone.
"Pour calmer le jeu", la chocolaterie a changé le nom de ses produits, qui s'appellent désormais Grégo et Bongou.