Les réactions politiques sont évidemment très nombreuses en Bourgogne par la démission, ce jeudi, de Thomas Thévenoud, ex-secrétaire d'Etat chargé du commerce extérieur. La droite condamne et fait le rapprochement avec "l'affaire Cahuzac", à gauche, on est partagé entre incompréhension et embarras.
La gauche en Bourgogne estomaquée :
Jérôme Durain, secrétaire départemental du PS, estime "que personne n'est au dessus des lois. Qu'on soit simple ou puissant. On a un devoir d'exemplarité. Mais cette démission est normale."
Philippe Baumel, député PS de Saône-et-Loire, invité dans notre journal de midi, a été très dur : "C'est l'abattement, c'est un coup dur, on s'attendait à une rentrée politique compliquée mais pas à de telles dérives". Interrogé sur l'éventuel arrêt de la carrière politique de T. Thévenoud, il a répondu : "Quand on n'est pas digne d’être au gouvernement, on n'est pas digne d'être à l'Assemblée"
Regardez le reportage ce matin à Mâcon de Stéphane Robert et Gabriel Talon
Les députés PS abasourdis
Jugé très prometteur par la plupart de ses collègues, avide de "capter la lumière" pour d'autres voire "donneur de leçons" pour les plus sceptiques, Thomas Thévenoud, a été forcé de démissionner après seulement neuf jours au gouvernement pour s'être soustrait au fisc. Devant cet événement "tellement déflagrateur" autour d'un ex-député issu comme elle du cru 2012, la rapporteure générale du Budget Valérie Rabault (PS) s'est déclarée "abasourdie". "Peut-être va-t-il falloir demander aux élus de fournir un document prouvant qu'ils ont bien déclaré leurs impôts", glisse cette
élue du Tarn-et-Garonne, ancienne cadre bancaire.
Sa collègue et complice Karine Berger, également membre de la commission des Finances comme l'était M. Thévenoud, est "catastrophée". "On va avoir du mal à parler de lutte contre la fraude fiscale alors que c'est le deuxième à avoir un comportement anti-citoyen" après Jérôme Cahuzac, se désole-t-elle. Parlant de "coup dur inattendu concernant un député apprécié de ses collègues",
Yann Galut, ancien rapporteur du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale, se dit lui aussi "abasourdi". S'il souligne que "les lois votées au Parlement sur la transparence ont porté leurs fruits", cet avocat de profession propose d'aller plus loin, par exemple en demandant à tous les futurs candidats aux législatives et sénatoriales de déposer dans leurs documents obligatoires un certificat de conformité fiscale.
La droite s'insurge :
François Sauvadet, le président du Conseil Général de Côte-d'Or n'est pas tendre avec Thomas Thévenoud. Il fait le rapprochement avec "l'affaire Cahuzac" et s'interroge : "La Bourgogne, laboratoire de la gauche : Montebourg remanié, Rebsamen chahuté et Thévenoud fraudeur fiscal ! Vivement le changement !"
Démission de Thomas Thevenoud : au moins n'aura-t-il pas à nous mentir "les yeux dans les yeux" !
— François SAUVADET (@sauvadet) 4 Septembre 2014
Arnaud Danjean reproche, lui, au député de Saône-et-Loire de s'être présenté aux élections de 2012 en ayant déjà des retards avec le Fisc.
Donc Thevenoud s'est présenté aux électeurs en 2012 en étant déjà en contravention fiscale...encore plus choquant que passage gouvernemental
— Arnaud Danjean (@ArnaudDanjean) 5 Septembre 2014
Le Modem de Saône-et-Loire lui est moqueur
Thomas #Thévenoud a confondu frondeur avec fraudeur, et redressement productif avec redressement fiscal. #circo7101
— MoDem Saône-et-Loire (@MoDem71) 4 Septembre 2014
Emmanuel Bichot demande qu'il quitte son mandat de député
Fraude fiscale : Il serait scandaleux que Th. Thévenoud touche une indemnité de fin fonction et reprenne son siège à l'Assemblée Nationale
— Bichot Emmanuel (@emmanuelbichot) 5 Septembre 2014
Débout la République a publié un communiqué demande la démission du député : "Lorsqu'il a été nommé, il savait déjà être en délicatesse avec le fisc. Pourquoi n'a-t-il pas décliné l'offre de Manuel Valls tout de suite ? Etant participant à la commission en charge d'enquêter sur l'affaire Cahuzac, il a fait comme si de rien n'était ; ne se sentait-il pas gêné ? Enfin, comment peut-il continuer de représenter les contribuables de Saône-et-Loire ? Ces contribuables que le gouvernement qu'il soutenait jusqu'à présent oppresse, et qui payent, eux, leurs impôts parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement, alors que lui-même traitait cette question, pour lui-même, avec désinvolture."