Le BIVB (Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne) a tenu sa traditionnelle "conférence de presse de rentrée" mardi 16 septembre 2014. Les prix sont toujours à la hausse, car les stocks sont très bas et la demande très forte.
Pourquoi les stocks de vins de Bourgogne sont-ils si bas ?
La Bourgogne connaît une situation historique : depuis 50 ans, elle n’a jamais vécu une telle succession de récoltes aussi basses (2010, 2012, 2013). La principale conséquence est la raréfaction de l’offre de vins de Bourgogne qui se poursuit.Les vendanges 2014 devraient voir le retour d’un volume de récolte quasi normal. Mais, en attendant, la situation se révèle tendue.
Les professionnels bourguignons ont donc choisi pour stratégie de "réduire un peu la part de chacun, sans couper les ponts avec les clients fidèles", explique le BIVB. Ils espèrent ainsi pouvoir « assurer leurs marchés ». Il se vend en moyenne 180 à 200 millions de bouteilles de vin de Bourgogne par an, dont la moitié à l’export.
Quelles sont les conséquences de stocks aussi bas ?
Cette raréfaction de l’offre en vins de Bourgogne sur les marchés a des effets réels : si les quantités écoulées sont moindres, en revanche elles se vendent plus cher.Un seul exemple : "le chiffre d’affaires à l’export baisse légèrement de 1,6 % (7 premiers mois 2014/ 2013), pour un total de 409 millions d’euros (source : Douanes).
Néanmoins, il reste supérieur de 4 % au chiffre d’affaires des 7 premiers mois 2007, qui ont été une période faste pour la Bourgogne", précise le BIVB.
Concrètement, "juillet 2014 vient redonner des couleurs à un début d’année un peu mou, avec un beau chiffre d’affaires (+4 % en valeur, soit +3 millions d’euros)".
Quels sont les marchés les plus porteurs ?
Les marchés de l’Amérique du Nord restent des débouchés importants :Les deux marchés porteurs de la Bourgogne sont les États-Unis et le Canada. « Le marché des vins aux États-Unis reste très prometteur pour les années à venir, comme le confirme le dernier rapport annuel sur le secteur du vin de la Silicon Valley Bank. Il indique qu'après 3 années de déclin, les ventes de vins fins devraient enregistrer 6 à 10 % de croissance dès 2014 », explique le BIVB.
Les marchés asiatiques sont en berne
- Les volumes de vin de Bourgogne exportés continuent de baisser au Japon.
- "En Chine, les conséquences des enquêtes antisubventions/anticoncurrentielles et des directives du gouvernement pour réduire les signes ostentatoires de richesse et la corruption, se traduisent de plus en plus dans les chiffres (-7 % en volume pour les 7 premiers mois 2014/2013).
Néanmoins, la Chine pèse peu dans les exportations de la Bourgogne (avec 1,9 % des volumes, elle se situe à la 11ème place des marchés export). La chute est beaucoup plus rude pour d’autres vignobles qui se sont focalisés sur ce pays pour développer leurs exportations", se félicite le BIVB.
La Belgique et l’Allemagne soutiennent le marché européen
La zone d’exportation européenne des vins de Bourgogne est la plus touchée, à -17,5 % en volume et -3,8 % en valeur sur les 7 premiers mois 2014/2013.
- A noter cependant le bon positionnement de la Belgique, qui atteint la 4e place (devant le Canada), avec un gain de près d’1 million d’euros en chiffre d’affaires (pour les 7 premiers mois 2014/ 2013). Cette évolution des exportations semble soutenue par la région flamande.
- Des 6 principaux marchés européens, l’Allemagne est le seul où les volumes exportés sont stables, avec un chiffre d’affaires qui croît (+3 % sur les 7 premiers mois 2014/ 2013).
Les principaux acheteurs de vins de Bourgogne à l’export sont : 1- les Etats-Unis, 2- le Royaume-Uni, 3- le Japon, 4- la Belgique, 5- le Canada, 6- la Suisse, 7- l'Allemagne, 8- Hong Kong, 9- la Suède, 10- les Pays-Bas.
Vins : concours et médailles, peut-on s'y fier ? C'est le thème du nouveau numéro de Millésime dimanche 30 mars 2014, à 11h25, sur France 3 Bourgogne
Les ventes progressent dans la grande distribution
- La Bourgogne consolide sa présence sur les circuits traditionnels (dans la restauration et chez les cavistes).
- Cela va plutôt bien aussi du côté de la grande distribution : si les volumes de ventes de vins de Bourgogne sont en baisse dans les grandes surfaces (-7,5 %, cumul 12 mois à fin juin 2014), "les prix moyens de vente (hors crémant de Bourgogne) augmentent en revanche de 8,1 % (+10 % pour les vins rouges et +6,7 % pour les vins blancs). Cette situation est directement liée au manque de disponible et à la haute tenue des derniers millésimes. Les vins tranquilles d’AOC français progressent également, avec des prix de vente en hausse moyenne de 4 %", précise le BIBB.