Le "Sommet de l'élevage" s'ouvre mercredi 1er octobre 2014 à Cournon, près de Clermont-Ferrand. De nombreux éleveurs de Bourgogne figurent parmi les 1 200 exposants. Cette année, 33 pays sont représentés. Une aubaine que les professionnels français confrontés à la crise voudraient bien saisir.
Pourquoi les éleveurs misent-ils sur l’international ?
Les éleveurs sont confrontés à une baisse des cours depuis 18 mois. Le "Sommet de l'élevage" 2014 qui s’ouvre pour trois jours est une aubaine pour eux, car il va leur permettre de nouer des contacts commerciaux. En effet, cette manifestation est de plus en plus ouverte sur l’étranger avec 90 délégations étrangères attendues et 33 pays représentés.Le bassin méditerranéen (Algérie, Maroc, Tunisie) et la Turquie sont les principaux marchés à conquérir pour les éleveurs français. A une baisse régulière de la consommation intérieure, il faut maintenant ajouter l'embargo russe, dont les effets sur les prix commencent à se faire sentir.
Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB) qui représente les éleveurs, dénonce l'absence de soutien du gouvernement : "avec l'embourbement du marché européen, le ministre doit nous aider à trouver des opportunités sur pays tiers", dit-il.
Super pratique ! Programme et plan du salon au sol dès l'entrée #SommetElevage pic.twitter.com/kEDRBrLShW
— Sommet de l'Elevage (@sommet_elevage) 30 Septembre 2014
Faut-il lever les tests de la maladie de la vache folle ?
Jean-Pierre Fleury (qui est aussi éleveur de charolais en Côte d’Or) avance une vieille revendication, souvent promise et toujours suspendue : la levée des tests ESB (encéphalite spongiforme bovine ou maladie de la vache folle). Ce dépistage avait été rendu obligatoire en 2001, en pleine épidémie. Il ne concerne plus que les vieux animaux (âgés de plus de 72 mois) mais reste un repoussoir sur de nombreux marchés. "Le marché chinois nous reste fermé à cause des tests ESB alors qu'il y a tellement à faire", enrage Jean-Pierre Fleury qui évoque "l'exaspération" de ses troupes. "Les cours perdent 2 à 3 centimes par semaine", assure-t-il.Les éleveurs vont-ils continuer leurs actions coup-de-poing dans les supermarchés ?
Le Bourguignon menace de relancer les actions coup-de-poing contre la grande distribution, qui ne "joue pas le jeu et continue de remplir ses rayons avec des viandes importées", déplore Jean-Pierre Fleury. L'initiative "Viande de France" lancée au printemps, pour contrecarrer les importations aléatoires et peu traçables de viandes "Origine UE" est en train de faire long feu, accuse le président de la Fédération nationale bovine. "On glisse lentement mais sûrement vers une étiquette européenne et personne ne réagit".Jean-Pierre Fleury a aussi dans son viseur la restauration collective. "Sur 280.000 tonnes de viande rouge consommée, 80% provient de l'importation : la moutarde monte au nez de tout le monde", prévient-il. Un message qui s’adresse notamment au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll qui est attendu jeudi 2 octobre au Sommet de l'élevage.