La naissance officielle, hier 1er janvier 2015, de la communauté urbaine de Dijon, avec ses 24 communes, marquera un tournant décisif dans l'histoire de l'intercommunalité de la capitale bourguignonne.
Depuis hier, 1er janvier 2015, le Grand Dijon est devenu la 17ème communauté urbaine de France. Une transformation qui permet de bénéficier d'une dotation plus importante chaque année selon un engagement pris par l'Etat. Selon Alain Millot, le maire de Dijon, cette nouvelle entité permettra également de placer le Grand Dijon parmi les "grandes unités urbaines de notre pays".
36 millions d'euros supplémentaires
Le passage du statut d'agglomération urbaine (Grand Dijon) au statut de communauté urbaine signifie une dotation de l'Etat beaucoup plus importante que par le passé : 6 millions d'euros chaque année, soit 60 € de dotation par habitant au lieu de 33 € à l'heure actuelle. Dans les 6 ans à venir, il s'agit d'une somme de 36 millions € mise à la disposition de la nouvelle communauté urbaine pour mener à bien ses projets en termes d'équipements et de services.Cette transformation signifie également la possibilité de réaliser des économies dans un contexte de pénurie d'argent public, grâce à la mutualisation et au transfert de compétences dans des secteurs-clé, comme la voirie, l'énergie et l'urbanisme.
L'arrêté du préfet fin décembre a été l'ultime étape d'un processus de transformation qui se sera déroulé sur 6 mois, avec deux votes décisifs en juin et en septembre, et de nombreuses réunions du conseil communautaire qui se sont traduits par une très large adhésion des municipalités concernées au nouveau statut. 23 municipalités sur 24 ont délibéré en faveur du nouveau statut. Seule la commune de Talant s'est prononcée contre.
Les communautés urbaines en France
Les communautés urbaines sont des établissements publics de coopération intercommunale, comme les communautés d’agglomération, exerçant un plus grand nombre de compétences « obligatoires » que ces dernières. Les premières furent créées par une loi du 31 décembre 1966 : Lyon, Lille, Strasbourg et Bordeaux. Des agglomérations plus modestes (Dunkerque, Le Creusot-Montceau, Cherbourg, Le Mans, Brest) ont opté pour ce statut dans les années 1970, puis Nancy, Alençon et Arras dans les années 1990. Mais une loi de 2000 réserve la création d’une communauté urbaine aux agglomérations de plus de 450 000 habitants : Marseille, Nantes, Nice et Toulouse rejoignent le club les années suivantes.L’abaissement du seuil de population à 250 000 habitants permet au Grand Dijon d’envisager son basculement vers la communauté urbaine tandis que les communautés d’agglomération de Grenoble, Montpellier, Rennes et Rouen préparent leur évolution vers une nouvelle forme de coopération intercommunale encore plus intégrée, la « métropole », sur le modèle de celle de Nice créée en 2011. Il existe actuellement 15 communautés urbaines en France, qui totalisent 7,7 millions d’habitants, soit 12 % de la population nationale.Pour en savoir plus cliquez sur le document ci-dessous :
Grand Dijon : du district à la Communauté urbaine