Lors de la séance de questions au gouvernement, François Sauvadet a interrogé Ségolène Royal au sujet de sa politique de l'eau. La réponse de la ministre de l'Ecologie a fait réagir l'Assemblée. Marie-Louise Fort (UMP) a quant à elle interrogé Manuel Valls sur le droit de vote des étrangers.
Ce mardi 16 décembre, à l'Assemblée nationale, François Sauvadet a posé une question à Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, au sujet de sa feuille de route pour protéger les ressources en eau. "Le gouvernement s'apprête à ponctionner les agences de l'eau à hauteur de 175 millions d'euros chaque année pendant 3 ans, a pesté François Sauvadet. Cela représente 10% d'investissement en moins dans le domaine de l'eau !" Comment faire, alors, pour assumer de nouvelles dépenses ?
Avant de lui répondre sur le fond, Ségolène Royal a provoqué les rires des députés : "J'ai eu l'occasion de vous recevoir récemment, avec l'ensemble des présidents de comités de bassin, et même de déjeuner avec vous ! Osez le dire... Vous l'aviez caché à vos collègues ? Mais il n'y a pas de honte à ça vous savez ! Nous sommes en République, et nous pouvons travailler conjointement au service de l'intérêt général..."
Plus tard, le député de Côte-d'Or a répondu à la ministre (avec humour aussi) via son compte Twitter...
Chère @RoyalSegolene, merci pour ce moment ! http://t.co/uJtINN4Bsu #QAG #directAN
— François SAUVADET (@sauvadet) 16 Décembre 2014
Marie-Louise Fort (UMP) critique le discours de François Hollande sur l'immigration
Un peu plus tard, c'est Marie-Louise Fort qui a interrogé le Premier ministre Manuel Valls, au sujet du droit de vote des étrangers, critiquant sévèrement au passage le discours de François Hollande sur l'immigration, et sa politique en la matière.
Manuel Valls a jugé mardi que le discours de "rassemblement" prononcé lundi par François Hollande sur l'immigration était "la seule réponse possible" à la montée du Front national, accusant la droite et Nicolas Sarkozy de "courir après l'extrême droite". "La seule réponse possible à l'extrême droite qui monte, la seule réponse à un discours qui vise à replier le pays sur lui-même, à lui faire abandonner ce qui a été son histoire, c'est le discours que le président de la République a tenu", a jugé le Premier ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Un discours "qui retrouve pleinement les valeurs de la République et qui dise aux Français, quelles que soient leurs origines, de se rassembler autour de ces valeurs. C'est la seule réponse possible à l'extrême droite !" a-t-il insisté.
Le Premier ministre, qui était interrogé par la députée UMP Marie-Louise Fort (Yonne) sur le discours présidentiel, en a profité pour s'en prendre à deux reprises à Nicolas Sarkozy. Lorsqu'il était président de la République, celui-ci n'avait pas inauguré le musée, a-t-il rappelé, "tant il y avait une certaine honte à assumer ce qu'est la réalité de ce pays, (...) du fait qu'est l'immigration", selon M. Valls. "On peut regretter que les discours qui étaient ceux de Nicolas Sarkozy il y a quelques années sur le droit de vote des résidents étrangers ou sur le fait qu'il était lui-même un Français au sang mêlé, ne soient plus les discours que vous teniez. Comme si votre problème, c'était de courir derrière l'extrême droite", a accusé le Premier ministre.
"Un pays qui retrouve un discours de générosité, ça n'est en rien incompatible avec la fermeté, ça n'est en rien incompatible avec la maîtrise des flux migratoires", a-t-il plaidé, défendant la politique "à la fois ferme et humaine" du gouvernement. "Je vous en conjure, n'abandonnez pas le discours républicain. Ne vous égarez pas sur la réforme du droit de nationalité. N'oubliez pas comment ce pays a été construit", a-t-il lancé à la droite.
Pour son premier grand discours sur l'immigration, deux ans et demi après son élection, François Hollande a fustigé lundi ceux qui agitent la peur d'une "dislocation" de la France ou des accords de Schengen pour vanter au contraire l'apport des immigrés à la République. Le chef de l'État s'est de nouveau déclaré "favorable" au droit de vote des étrangers, même si son adoption nécessite des voix de droite pour atteindre la majorité des 3/5e au Congrès.