Ce matin, les deux présidents des conseils régionaux de Franche-Comté et de Bourgogne étaient côte à côte au conseil régional de Franche-Comté. Face au mariage de la Bourgogne et de la Franche-Comté officialisé hier soir, François Patriat a répondu aux inquiétudes des élus, surtout ceux de l'UMP.
On n'a pas entendu le Front National ce matin au conseil régional. Sa présidente, Sophie Montel, députée européenne et candidate pour la législative de Montbéliard, était absente.
La majorité PS-EELV s'est félicité du mariage de la Franche-Comté et de la Bourgogne.
L'UMP au front
Alors, des bancs de l'UMP sont venues les critiques les plus virulentes. Stéphane Kroemer, le président du groupe UMP-Divers Droite, a félicité les jeunes mariés, sans aller plus avant... L'ancienne députée, Françoise Branget, était très remontée. "colère et résignation", réforme bâclée, brouillonne et illisible", sont ses mots. Elle parle même d'une capitulation de la Franche-Comté, de Besançon qui deviendra "une ville sous-préfecture..." Et elle ajoute : "Et pourtant je suis née en Bourgogne. Je les connais, moi, les Bourguignons... "Comprenez : "On ne s'en méfie jamais assez..."
Hélène Pélissard, autre conseillère régionale UMP, parle d'une réforme qui est "une insulte à l'intelligence collective de la France..."
Patrick Genre, maire de Pontarlier, soulève une difficulté : beaucoup de communication doit être fait durant l'année 2015 pour expliquer la réforme et le mariage entre les deux régions. Il souhaite que ces dépenses soient comptabilisées dans les comptes de campagne des deux majorités sortantes...
François Patriat à l'offensive
Le président socialiste de Bourgogne répond point par point aux critiques des uns et des autres. "Je suis venu ni en suzerain, ni en vassal...Je ne suis veu donner de leçons à personne. Je veux juste vous donner ma vision...."
Oui, il reste trop de flou dans cette réforme. Oui, il aurait préféré que les compétences des nouvelles régions soient connues en même temps que leurs limites géographiques. Oui, dans la grande région, la Franche-Comté ne sera pas perdante. Oui, dans le choix de la capitale, il n'y aura ni ville gagnante, ni ville martyre. Et à Patrick Genre et à sa remarque sur la communication, il rétorque que l'UMP n'a pas à donner de leçon sur les comptes de campagne et lui rappelle l'affaire Bygmalion... Une remarque, très politique, à laquelle l'hémicycle n'est pas habitué...
Rassurer et convaincre : c'était l'ambition de François Patriat face à l'opposition UMP. Il semble qu'il ait atteint son objectif, presque surpris que l'échange ne dure pas davantage. Il avait certainement anticipé des questions gênantes comme par exemple au sujet de l'aéroport de Dole, question qui n'a pas été posée. Dommage, c'était le moment...
François Patriat parti, la séance sur le budget 2015 a pu commencer. Les conseillers régionaux votent le dernier budget de la Franche-Comté. Après, il sera commun avec la Bourgogne.