La grève qui est lancée pour protester contre le projet de loi santé va "durer", car le gouvernement est "sourd" aux demandes des médecins. C’est ce qu’a affirmé le président de la Fédération des médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon vendredi 26 décembre 2014.
Pourquoi la grève des médecins pourrait-elle durer plus longtemps que prévu ?
"Cette grève normalement s'arrête le 31 décembre. Mais on sait que ça va durer, on sait que ça va être obligé de durer. On est en face d'un ministère qui est particulièrement sourd", a affirmé Jean-Paul Hamon sur RTL.Le gouvernement "prétend vouloir renégocier", mais lors des négociations qui se sont déroulées "la semaine dernière, on nous a ressorti le même texte qu'au mois de juillet, sans modification d'une virgule", a-t-il dénoncé.
Pourquoi la ministre de la Santé a-t-elle "un peu de chance" ?
Jean-Paul Hamon (dont le syndicat regroupe des spécialistes et des généralistes) a reconnu que la grève n'entraînait pas d'afflux aux urgences."Marisol Touraine (la ministre de la Santé) a un peu de chance et les patients aussi", "il y a effectivement moins de patients en ce moment, il n'y a pas d'épidémie, il y a très peu de pathologies".
Mais, dit-il, "il ne faudrait pas que Marisol Touraine pense qu'elle a échappé à une catastrophe sanitaire", celle-ci "va arriver avec la mise en oeuvre de cette loi", le projet de loi santé, a-t-il ajouté.
"Nous exigeons toujours qu'elle soit retirée", car Mme Touraine "veut nous noyer sous la paperasse avec un tiers payant généralisé" et "nous mettre sous la coupe des agences régionales de santé" (ARS) qui "vont pouvoir conventionner les médecins à leur guise".
Que demandent les médecins libéraux ?
Plusieurs syndicats de médecins libéraux ont appelé à la fermeture des cabinets pendant les vacances de Noël.Les spécialistes se sont joints au mouvement entamé par les généralistes.
Les médecins sont mobilisés contre le projet de loi santé, dont ils demandent la réécriture, voire le retrait.
Ils ont aussi des revendications tarifaires: les généralistes demandant une consultation à 25 euros, les spécialistes la revalorisation des actes.
L'examen du projet par le Parlement est prévu en avril.