Les médecins ont décidé de se mettre en grève pour les fêtes de fin d'année. Ce mouvement, qui touche toute la France, a débuté par les urgentistes. A partir du mardi 23 décembre 2014, les généralistes entrent dans le mouvement.
- Les urgentistes étaient en grève depuis lundi 22 décembre. Ils ont cessé leur mouvement mardi 23 après avoir trouvé un accord avec le gouvernement.
- Les médecins généralistes leur emboîtent le pas le mardi 23, Ils sont appelés par leurs principaux syndicats à fermer leur cabinet et à faire la grève des gardes.
- Le lendemain mercredi 24, les spécialistes doivent se joindre au mouvement et ce, jusqu'au mercredi 31 décembre.
- Les cliniques privées appellent, elles, à la grève à partir du lundi 5 janvier 2015.
Des revendications différentes entre professionnels
Les urgentistes se mobilisaient notamment sur la question de leur temps de travail. Selon eux, celui-ci dépasse largement les 48 heures hebdomadaires. "Le compte épargne-temps mis en place pour compenser ne fonctionne pas", selon Patrick Pelloux.Les médecins généralistes et spécialisés protestent, eux, contre le projet de santé de Marisol Touraine.
A Beaune, en Côte d’Or, mardi 23 décembre, ils étaient une trentaine à manifester place Carnot, dans une benne à ordures, là où ils s'estiment être jetés par le gouvernement.
Images de Romain Liboz
Que prévoit le projet de loi santé ?
Entres autres :
- La généralisation à tous les assurés, d'ici 2017, de la dispense d'avance de frais lors d'une consultation dans un cabinet
- L'interdiction des dépassements d’honoraires pour toutes les activités des établissements remplissant une mission de « service public hospitalier »
- La création d'un service territorial de santé mentale et de la psychiatrie avec une réaffirmation de la sectorisation.
- La mise en place de groupements hospitaliers de territoire obligatoires pour mutualiser les activités ou les achats entre établissements.
- Jacques Darley, médecin généraliste et délégué régional de MG France
- Dalila Serradj, médecin urgentiste et déléguée régional AMUF
La continuité des soins sera assurée
Marisol Touraine a assuré que "les services du ministère de la Santé seraient en contact dans chaque département avec les médecins pour voir qui sera sur place et qui pourra assurer les soins". La ministre assure que les services hospitaliers accueilleront ceux qui auront besoin d'être accueillis.Par ailleurs, les médecins ont l'obligation déontologique de respecter la prise en charge en urgence et la continuité des soins et, par conséquent, de s'organiser pour ne pas nuire aux patients. Faute de volontaires pour les gardes, les préfets peuvent procéder à des réquisitions et les directeurs d'hôpitaux assigner des médecins. L’Agence Régionale de Santé Bourgogne assure avoir pris "les mesures nécessaires pour assurer au maximum la continuité de l’accès aux soins" jusqu’au début de l’année 2015.
Reportage de Maryline Barate et Amélie Douay / Montage : Charles Morhain
Intervenants :
- Brigitte Virey, pédiatre, membre de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF)
- Christophe Lannelongue, directeur de l'Agence Régionale de Santé