Plusieurs syndicats ont appelé les médecins libéraux (généralistes et spécialistes) à fermer leurs cabinets du 24 au 31 décembre 2014. Conséquence : à Dijon, le centre 15 du Samu a reçu 20% d'appels en plus depuis 24h.
La grève des médecins libéraux est-elle bien suivie ?
Environ 75% de médecins libéraux seraient en grève depuis le mercredi 24 décembre pour protester contre le projet de loi santé du gouvernement.Pour le moment, au service des urgences du CHU de Dijon, on n’observe pas d’afflux important de patients, mais seulement une «légère surcharge d’activité».
Cela se traduit notamment par un plus grand nombre d’appels téléphoniques au centre 15, où des médecins régulateurs organisent la prise en charge des patients.
S’il n’y a pas de tension particulière actuellement, la situation pourrait évoluer. En effet, SOS Médecins devrait se joindre à la grève des médecins libéraux à partir du lundi 29 décembre.
Mais, l’Agence Régionale de Santé Bourgogne assure avoir pris "les mesures nécessaires pour assurer au maximum la continuité de l’accès aux soins" jusqu’au début de l’année 2015.
Pourquoi faut-il "regarder avec précaution" le nombre de grévistes ?
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a évoqué mercredi une situation sur le terrain "parfaitement calme et maîtrisée".La ministre a aussi appelé à "regarder avec précaution les chiffres avancés du nombre de grévistes", pour deux raisons : "les médecins ne sont pas tenus de se déclarer et il y a des cabinets qui sont fermés de toute façon parce que c'est la période des fêtes", a-t-elle indiqué.
Reportage : Esa Bezin et Romain Liboz / Montage : Lucile Feuillebois
Intervenants :
- Emmanuel Debost, médecin libéral régulateur - Centre 15
- Irène François Purssell, chef de service – Urgences
Que réclament les médecins libéraux ?
Les médecins libéraux ont des revendications tarifaires : les généralistes demandent une consultation à 25 euros et les spécialistes veulent la revalorisation des actes.Ils sont aussi mobilisés contre le projet de loi santé, dont ils demandent la réécriture, voire le retrait.
Ils protestent notamment contre certains points comme la délégation de la vaccination aux pharmaciens, le pouvoir accru des agences régionales de santé ou la généralisation d'ici 2017 du tiers payant (c'est-à-dire de la dispense d'avance de frais).
L'examen du projet par le Parlement est prévu en avril 2015.