L’APF (Association des Paralysés) dénonce le manque de volonté du gouvernement pour rendre les lieux publics accessibles aux handicapés. Un rassemblement est prévu mercredi 11 février 2015 dans toute la France. A Dijon, une marche funèbre partira à 14h de la place Darcy.
Pourquoi les associations sont-elles en colère ?
Une ordonnance prise le 26 septembre 2014 suscite la colère de plusieurs associations, regroupées au sein du Collectif pour une France accessible.Ce texte octroie de nouveaux délais pour la mise en accessibilité des lieux publics. Il remet aussi en question certaines dispositions de la loi du 11 février 2005.
Six associations de personnes handicapées, jugeant ces dispositions "inacceptables", ont saisi le Conseil d'Etat.
10 ans de la loi « handicap » : le Collectif pour une France accessible appelle à la mobilisation le 11 février ! http://t.co/5pwPEPX51U
— APF (@apfhandicap) 3 Février 2015
"C'est un recul gravissime, nous sommes furieux et écoeurés", explique Nicolas Merille, conseiller national accessibilité à l'Association des paralysés de France (APF).
"Après deux lois inappliquées, celle de 1975 et celle de 2005, non seulement on nous demande de patienter dix ans de plus, mais ce texte marque une régression des droits très spectaculaire. On fait un bond en arrière de 40 ans, certains de nos adhérents sont en larmes", dit-il.
Que prévoit l’ordonnance du 26 septembre 2014 ?
L’ordonnance prise le 26 septembre 2014 tire les conséquences du fait que l'échéance du 1er janvier 2015 ne peut être tenue "du fait du retard accumulé depuis 2005".
L'arrêté paru au Journal Officiel complète ce texte et rend caduques un certain nombre de normes.
@apfhandicap face a des droits fondamentaux toujours niés, l'urgence d'une société du vivre ensemble #handicap
— Franck Hourdeau (@FranckHourdeau) 30 Janvier 2015
Ainsi, les lieux publics ne seront pas tenus de respecter les normes d'accessibilité aux handicapés dans leurs étages non accessibles par ascenseur.
Ces bâtiments sont aussi dispensés de ces normes, dès lors que leur accès "ne permet pas à une personne en fauteuil roulant de le franchir", en raison de la topographie, comme une rue en très forte pente. Mais un emplacement de stationnement proche de l'entrée devra alors être aménagé.
Aussi, lorsque l'entrée principale d'un établissement accueillant du public ne peut pas être rendue accessible aux handicapés, l'aménagement d'une "entrée dissociée", par l'arrière du local par exemple, pourra s'y substituer.
Cet arrêté introduit aussi une certaine tolérance concernant les largeurs de passage des allées de circulation, à la satisfaction des commerçants et hôteliers.
L'une des dispositions les plus critiquées est la possibilité donnée aux bâtiments dont l'entrée comporte un dénivelé, d'être aménagés avec une rampe amovible et non plus fixe. Le handicapé devra prévenir de son arrivée, via un interphone, le commerçant, qui mettra alors la rampe en place.
#Accessibilité : Carte des mobilisations le 11 février - https://t.co/V4XfTm3vjl
— APF (@apfhandicap) 3 Février 2015