Total va transformer une de ses raffineries pour y produire du biocarburant. Les agriculteurs craignent que le groupe pétrolier utilise surtout de l’huile de palme importée au détriment du colza français. En Bourgogne, plus de 170 000 hectares sont cultivés en colza.
Total va reconvertir sa raffinerie de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, en "bio-raffinerie".
Le groupe veut produire du biodiesel en raffinant des huiles usagées en priorité et des huiles végétales en complément.
Mais, Alain Renoux, agriculteur et représentant de la filière oléoprotéagineux dans l’Yonne, est sceptique.
Il craint que l'huile de palme importée, qui est produite à bas coût, concurrence le colza français. " Il y aura moins de débouchés pour le colza, ce qui entraînera une baisse des cours à terme" dit-il.
En Bourgogne, le colza est la troisième grande culture derrière le blé tendre et les orges.
Dans le seul département de l’Yonne, ce sont environ 3 000 agriculteurs qui cultivent cette plante, qui est bien adaptée au territoire.
Le projet du groupe Total suscite de l’inquiétude dans toute la France.
Les filières "représentent près de 20 000 emplois répartis sur tout le territoire, contribuent à hauteur de deux milliards d'euros au PIB national et permettent une économie d'importations de diesel et de tourteaux pour l'alimentation animale de l'ordre d'1,5 milliard d'euros", rappelle la FOP (organisation professionnelle affiliée à la FNSEA), qui cite une étude du cabinet PwC.