Le fleuron du nuclaire français, Areva, annonce une baisse de 15 à 18% de ses frais de personnel en 2 ans dans le monde. Les syndicats craignent plusieurs milliers de suppressions d'emplois en France. Sur le site de Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône, l'inquiétude monte.
Sur le site Areva de Saint-Marcel, en Saône-et-Loire, les syndicats s'inquiètent des dernières annonces. Le groupe annonce ce jeudi 7 mai 2015 un objectif de réduction de 15% de ses frais de personnel à l'horizon 2017. Plusieurs milliers d'emplois seraient donc menacés, et tous les sites du groupe seraient touchés.
De 3000 à 4000 postes supprimés en France
Le plan de réduction des frais de personnel annoncé jeudi par Areva entraînera la suppression de 5.000 à 6.000 postes dans le monde, dont 3.000 à 4.000
en France, a déclaré le directeur des ressources humaines du groupe François Nogué. Les frais de personnel du spécialiste du nucléaire atteignent aujourd'hui 3,5 milliards à 4 milliards d'euros, un niveau qui n'est plus soutenable par rapport aux 8 milliards de chiffre d'affaires du groupe, selon le dirigeant. Areva, qui a accusé une perte nette de près de 5 milliards d'euros l'an dernier, emploie 45.000 personnes dans le monde, dont 30.000 en France. "L'effort sera plus important pour les fonctions support, corporate et siège" (c'est-à-dire des postes administratifs et autres fonctions centrales), afin de préserver les compétences du groupe dans les activités nucléaires, a ajouté Monsieur Nogué au cours d'une réunion avec la presse.
Reportage à Saint-Marcel de Tiphaine Pfeiffer et Damien Rabeisen, avec l'interview de :
- Francois Maître, délégué syndical CGT Areva
Au-delà des suppressions de postes, Areva fera aussi appel à des mesures de mobilité interne, de modération des rémunérations et de réorganisation du temps de travail, a-t-il détaillé. Le groupe a annoncé jeudi matin vouloir diminuer ses frais de personnel de 18% dans le monde et de 15% en France, dans le cadre de son plan de compétitivité, qui vise à réduire ses coûts d'un milliard d'euros d'ici à 2018. Une réunion s'est tenue avec les syndicats pour les informer. Une période de négociation s'ouvre désormais avec les cinq organisations représentatives des salariés du groupe, avec une première séance prévue le 12 mai.
Le gouvernement souhait "un dialogue exemplaire"
Le gouvernement attend d'Areva "un dialogue social exemplaire", a affirmé le ministère de l'Economie à l'AFP, alors que le spécialiste du nucléaire a annoncé jeudi un plan de réduction des frais de personnel qui se traduira par la suppression de 3.000 à 4.000 postes en France. "Le gouvernement a pris acte de la volonté affirmée par la direction d'Areva de concevoir un plan de performance et de compétitivité ne reposant pas uniquement sur une réduction des frais de personnel, même s'il s'agit là de mesures indispensables", a indiqué le ministère de l'Economie, dans une déclaration écrite à l'AFP.