Les 80 m/h sur les routes secondaires, en vigueur depuis juillet dernier, ont du plomb dans l'aile. Un amendement à la loi mobilité a été adopté en commission cette nuit. Il laisse aux présidents des conseil départementaux le choix de repasser ou non aux 90 km/h sans l'aval du préfet.
Le vote de cet amendement est intervenu à 2 heures du matin dans la nuit de jeudi 16 au vendredi 17 mai 2019. Emmanuel Macron avait laissé la porte ouverte à des aménagements mi-janvier lors du grand débat. Édouard Philippe avait embrayé jeudi sur franceinfo misant sur le fait que peu oseront. La mesure des 80 km/h était très impopulaire auprès des gilets jaunes.
Les députés ont donc donné leur aval en commission pour laisser aux présidents de conseils départementaux la capacité de déroger au 80 km/h sur les routes secondaires, sur proposition du groupe LREM. "D'ores et déjà, je peux dire qu'environ 90% du réseau pourront repasser à 90 km/h", avait réagi hier François Sauvadet, le président du conseil départemental de Côte-d'Or. Il était un des principaux opposants à la la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires.
Yves Lemaire, président de l'association de la sécurité routière en Côte-d'Or, s'inquiète sur cette marche arrière du gouvernement. "Quel est le président qui va augmenter le nombre de morts sur ses routes ? Car, inévitablement, on va connaître une réaugmentation alors qu'exceptionnellement on avait connu une baisse l'an dernier après quatre ans de hausse", s'alarme Yves Lemaire au micro de France Bleu Bourgogne.
"J'ai repris les chiffres de l'an dernier. Avant la mesure, il y avait eu 4 tués sur nos route. Après la mesure, il y en a eu 12. C'étaient des délits de très grande vitesse ou liés à des fautes de l'usager de la route, en rien avec les infrastructures", rétorque François Sauvadet, toujours au micro de nos confrères.