Le Premier ministre a regretté ce lundi la "défiance"qui s'est manifestée au moment de l'instauration de la limitation de vitesse à 80 km/h, une mesure impopulaire décidée pour "sauver des vies" et non pour "remplir les caisses" de l'Etat. Le sénateur LR de Haute-Saône réagit.
"Une fois de plus, le Premier ministre préfère culpabiliser ses concitoyens en les accusant de ne pas comprendre l'intérêt de la limitation de vitesse à 80 km/h", explique le sénateur LR Michel Raison. Le sénateur de Haute-Saône est un fervent fer de lance de la contestation de cette mesure."A aucun moment, Edouard Philippe ne remet en question son absence totale de pédagogie, qui pourtant explique en grande partie le rejet et la colère des automobilistes" ajoute l'élu comtois.
"Entre la parole du Président de la République favorable à une adaptation de la mesure et cette sortie du Premier ministre qui sème le doute, les députés doivent trancher : l'occasion leur est donnée en adoptant l’amendement du Sénat au projet de loi mobilité" conclut Michel Raison.
Lors de la présentation ce lundi 8 avril des conclusions du grand débat national, Edouard Philippe a plaidé la bonne foi : "La bonne foi, c'est celle qui m'a par exemple conduit à instaurer le 80 km/h parce que je ne pouvais pas accepter l'hécatombe quotidienne qui brise des vies, des familles, des existences", a-t-il expliqué.
La limitation de vitesse à 80 km/h, entrée en vigueur le 1er juillet 2018 sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central, a été parmi les mesures les plus contestées dans la crise des "gilets jaunes".
"Je ne me résigne pas à abandonner cette ambition en matière de sécurité routière. C'est une grande politique publique au service de nos concitoyens, elle est indispensable", a-t-il ajouté: "Mais je dois apprendre à composer avec l'incompréhension ou le rejet de certains de nos concitoyens".
Fin mars, le Sénat a adopté l'amendement déposé par Michel Raison. Il donne sur ce sujet des 80 km/h compétence aux présidents des conseils départementaux pour les départementales et aux préfets pour les route nationales. Ces derniers pourraient donc relever la vitesse maximale autorisée sur ces routes. Leur décision serait prise après un avis de la commission départementale de la sécurité routière.
L'amendement est adopté par le Sénat.. Il doit être désormais examiné maintenant par l'Assemblée Nationale. Un examen qui ne devrait pas avoir lieu avant le mois de juillet.