L’abbaye de Cluny et plusieurs autres sites clunisiens en Europe ont constitué un réseau pour obtenir un classement au patrimoine mondial de l’Unesco. Le pré-dossier sera présenté fin 2020 pour un classement définitif courant 2026. La promesse de retombées économiques importantes.
L'abbaye de Cluny et plusieurs sites clunisiens européens pourraient obtenir le classement au patrimoine mondial de l'Unesco à l'horizon 2026.
Même si le dossier est en attente, la nouvelle équipe municipale espère bien faire accélérer le projet. Ce classement engloberait tous les sites clunisiens européens et en premier lieu l’Abbaye de Cluny.
Un beau cadeau pour la commune de Cluny, selon la maire de Cluny fraîchement élue, Marie Fauvet.
La nouvelle maire de Cluny, Marie Fauvet, ne cache pas son enthousiasme, ce classement serait un beau cadeau pour la commune. Mais elle le sait, une telle nomination implique de nombreux aménagements pour accueillir convenablement un afflux de touristes supplémentaire. Un hôtel 4 étoiles est déjà en projet mais il faudra aussi repenser la circulation et le stationnement au cœur de la ville.
Une vraie dynamique européenne.
La nouvelle élue compte également sur une dynamique européenne. Ce classement concernera plusieurs sites clunisiens d’Europe. Un moyenne d’exposer Cluny dans de nombreuses villes d’Europe, et par ce biais de favoriser des échanges touristiques et économiques.
2000 sites clunisiens répartis dans toute l’Europe. Les deux tiers en France.
Mais un classement au patrimoine mondial de l’Unesco prend beaucoup de temps. Petit rappel historique, en 1994, il a d’abord fallu créer la fédération européenne des sites clunisiens. Cet organisme ne sera reconnu par le conseil européen que onze ans plus tard. Depuis la fédération travaille pour qu’un réseau européen, regroupant une centaine des 2000 de sites clunisiens répertoriés sur le vieux continent, dont les deux tiers en France.
Il s’agit d’établir une liste exhaustive pertinente pour présenter un projet de classement au patrimoine mondial par l’Unesco. L’ampleur du travail est colossale. Il s’agit avant tout de définir le phénomène clunisien et cela dans 7 pays différents dans un premier temps.
Il faut passer les barrières des langues et de législation sur le patrimoine qui varie selon les états, selon Christophe Voros, le directeur de la fédération européenne des sites clunisiens.
Après deux ans, d’étude, un pré-dossier de candidature sera dévoilé au mois d’octobre 2020. Il faudra ensuite établir une liste définitive avec l’aide d’un conseil scientifique, le centre du patrimoine mondial et les sites eux-mêmes. Selon le député Remy Rebeyrotte, qui a également travillé sur le classement des climats de Bourgogne, la simple constitution du dossier coûte 100.000 euros par an à la collectivité, sans compter, par la suite, la valorisation du site et les animations à mettre en place. Le classement final au patrimoine mondial de l’Unesco pourrait intervenir courant 2023.
La carte des sites clunisiens d'Europe à découvrir ici.
Entre 10% et 15% de touristes en plus pour un site classé
Selon le directeur de l’office de tourisme de Cluny, Thomas Chevalier, un classement apporte une augmentation du flux touristique de 10 à 15 %. Mais une telle distinction implique aussi des contraintes. Tout d’abord, chaque site doit également apporter quelque chose à la compréhension de de l’ensemble du mouvement clunisien. Il faut, ensuite, s’organiser pour protéger le patrimoine de cet afflux de visiteurs. Et enfin, il est indispensable de prévoir des parkings hors du site protégé, et avoir des infrastructures hôtelières susceptibles d’accueillir les voyageurs.
Déjà 9 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco en Bourgogne Franche-Comté
La Bourgogne Franche-Comté déjà 9 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. A l’instar du projet clunisien, certains sites appartiennent à un réseau. C’est le cas de la citadelle de Besançon qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des fortifications de Vauban. Ce classement regroupe 12 places fortes en France toutes réalisées par Vauban, l’illustre ingénieur militaire du roi soleil, Louis XIV.L’église et le prieuré de la Charité sur Loire dans la Nièvre, eux aussi, font partie d’un réseau classé par l’Unesco, au titre des chemins de Compostelle. Idem pour la chapelle Notre-Dame-du-haut de Ronchamp, en Haute-Saône, ce chef d’œuvre de Le Corbusier. L’édifice est intégré à un réseau de 16 autres sites classés au titre de l’œuvre architecturale de Le Corbusier et sa contribution exceptionnelle au mouvement moderne.
C’est également le cas pour les sites palafittiques de Chalain et de Clairvaux dans le Jura. Les deux lacs sont réunis dans un réseau de 111 sites préhistoriques sur pilotis recensés en France et classés au patrimoine de l’humanité. Même chose pour les climats du vignoble de Bourgogne des cotes de Beaune et cotes de Nuits.
D’autres monuments de notre région bénéficient d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco comme la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vezelay, dans Yonne ou encore l’abbaye de Fontenay en Côte-d’Or. Deux salines s’affichent également dans la liste des édifices classés, celle de Salins-les-Bains dans le Jura et la saline royale d’Arc-et-Senans dans le Doubs qui y figure depuis 1982. De belles balades en perspectives a effectuer dans notre région, notre pays et bientôt dans toute l’Europe sur les traces des moines bénédictins de l’Abbaye de Cluny.