Saône-et-Loire : Tarik Attar condamné à 30 ans de prison pour le meurtre de Valentin Amrouche

Au procès en appel du meurtre de Valentin Amrouche dans la nuit vendredi 7 au samedi 8 mai, Tarik Attar a été condamné à 30 ans de prison, assortis d'une peine de sûreté de 12 ans, comme en première instance

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Tarik Attar, suspecté d'avoir assassiné Valentin Amrouche en 2017 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), est jugé en appel à Dijon depuis lundi 3 mai. 

Dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 mai, le jury a rendu son verdict, après un délibéré de près de 7 heures : Tarik Attar a été condamné à 30 ans de réclusion, assortis d'une période de sûreté de 12 ans. C'est-à-dire, la même condamnation qu'en première instance.
Un des avocats de M.Tarik Attar, Me Samuel Estève se dit "abasourdi et déçu" par cette décision, estimant "qu'on pouvait mieux faire."

Pour la famille de la victime, ce verdict est accueilli comme un soulagement. Le grand-père de Valentin Amrouche, M. Gérard Vandesboch, a déclaré, en réaction à la condamnation : "C'est bien, il a attrapé 30 ans, c'est ce qu'on voulait, il ne peut plus faire appel maintenant."

Pour la demi-soeur de la victime, Caroline, c'est la fin d'une longue attente : "Je suis soulagée de me dire que mon frère, il a eu une justice. C'était long d'attendre pendant 4 ans. Cette peine ne fera jamais revenir mon frère."

Réquisitions similaires à la première instance

Vendredi 7 mai, l'avocat général avait requis à l'encontre de Tarik Attar une peine de 30 ans de réclusion, la peine maximale encourue pour un meurtre, assortie d'une période de sûreté de 15 ans. Des réquisitions similaires à celles prononcées en première instance (30 ans, dont 18 de sûreté requis). Il avait justifié cette peine importante pour plusieurs raisons : la gravité des faits, les antécédents judiciaires de l'accusé (déjà condamné pour des faits de violences verbales et physiques) et enfin son comportement après le meurtre.

Tarik Attar avait en effet retiré de l’argent avec la carte bancaire de la victime puis était parti au Maroc avec ses enfants. Il ne s'était rendu à la police qu'une fois le corps découvert dans un appartement de Montceau-les-Mines, le 3 août 2017. Il avait alors reconnu être l'auteur de plusieurs coups de couteau, mais avait expliqué avoir agi en état de légitime défense. Pour l'avocat général, cet axe de défense ne tient pas. Pendant le réquisitoire, Tarik Attar est resté impassible dans son box.

Intime conviction

Pendant sa plaidoirie, l'un des avocats de Tarik Attar, Me Samuel Esteve, s'est appliqué à rappeler les faits. "Je vous demande de faire avec ce que vous savez", ce n’est pas avec des hypothèses qu’on rend la justice, a-t-il dit. Pour lui, les experts ont jugé crédible le déroulé des faits qu'a livré l'accusé. Il a incité les jurés à se poser la question de l’intime conviction : oui Tarik Attar a porté les coups volontairement, mais est-on certain qu’il a voulu tuer ?

Me Bruno Nicolle, l'autre avocat de Tarik Attar, a ensuite pris la parole. Il a d'abord voulu rendre compte de l'injustice dans la façon de considérer Tarik Attar, un homme, un père dont on dénie la moindre parole. Il est ensuite revenu sur la question centrale de la volonté de tuer.  "Quand on veut tuer, on vise une zone létale". Les deux coups mortels ont été portés à l’abdomen, sur 3 centimètres environ alors que le couteau faisait 17,7cm. "Pour moi, il y a plus qu’un doute", a indiqué l'avocat.

Il a également fait mention du passé de Tarik Attar. Une enfance avec un père sévère, une vie normale jusqu’à l’accident quand les mains de Tarik Attar ont été brûlées. Elles ont eu plus de 20 greffes et sont fragiles aujourd’hui. Il s’est senti dégradé. C’est une partie très sensible physiquement et psychologiquement qui fait que Tarik Attar cherche toujours à les protéger. Cela explique selon l’avocat certains gestes lors des bagarres. Il a demandé aux jurés d’être justes. "30 ans de prison, c’est la haine".

Les jurés se sont retirés avec la cour dans l'après-midi pour délibérer. Le verdict est attendu en fin de journée. En première instance, au mois de juin 2020, Tarik Attar avait été condamné à une peine de 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 12 ans.

Procès Tarik Attar : réactions au verdict (récit J.P. Tranvouez - image : R. Augier)
Intervenants : 

  • Caroline, demi-soeur de la victime
  • Gérard VandesBoch, grand-père de la victime
  • Me Samuel Estève, avocat de la défense

 

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