Affaire Xavier Dupont de Ligonnès : Noyers-sur-Serein, le berceau familial d'Agnès Dupont de Ligonnès

A Noyers-sur-Serein (Yonne), les habitants ont suivi les rebondissements de l'interpellation de l'homme à Glasgow (Ecosse) présenté comme Xavier Dupont de Ligonnès. Une fausse piste de plus dans la traque de ce père de famille, soupçonné d'avoir tué sa femme Agnès et ses quatre enfants.

Une famille et tout un village dans l'emballement médiatique
A Noyers-sur-Serein, ce dernier rebondissement de la piste en Ecosse ravive à nouveau une douleur pour la famille et les habitants.
Le 30 avril 2011, en l'église de Noyers-sur-Serein, toute une famille était plongée dans la douleur, lors de la cérémonie d'inhumation d'Agnés Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants.
Les cendres étaient déposées dans le caveau familial.
Nos confrères de l'Yonne Républicaine ont contacté les frères d'Agnès Dupont de Ligonnès.
Ces derniers regrettent "l'emballement médiatique".
Ainsi, Etienne Hodanger a réagi en déclarant "Je félicite la police judiciaire pour sa réactivité toujours intacte dans cette affaire qui dure depuis trop longtemps, et je regrette l’hyper-réactivité de tous les médias"
Et Guillaume Hodanger, le frère aîné, a déploré: "C'est dommage d'avoir subi un tel emballement médiatique, c'est très blessant pour toute notre famille. Pendant 18 heures, j'ai vécu un véritable calvaire, puisque tout revient en flash-back."

Une affaire mystérieuse
La piste de Xavier Dupont de Ligonnès est semée de rebondissements et de signalements, qui ont, à chaque fois, suscité un emballement médiatique.
Cette affaire fascine le public et les médias, et la possibilité de retrouver sa trace a généré un emballement médiatique que les analyses ADN ont permis de stopper.

Les grandes dates de l'affaire Dupont de Ligonnès
L'arrestation à Glasgow (Ecosse) d'un homme présenté comme Xavier Dupont de Ligonnès, puis blanchi par un test ADN, n'est qu'une fausse piste de plus dans la traque de ce père de famille, soupçonné d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes en 2011 et qui a mystérieusement disparu.

Rappel des principales étapes de l'énigme :
- Premiers soupçons -
Le 1er avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès achète dans plusieurs magasins du ciment, une bêche et une houe et, le lendemain, quatre sacs de 10 kg de chaux.
La nuit du 3 au 4 avril est la "date probable" du décès de la mère, Agnès et des enfants Benoît (13 ans), Anne (16 ans) et Arthur (21 ans), selon le parquet de
Nantes.
Le 5, Thomas (18 ans) rentre à Nantes dans la soirée à la demande de son père. Il est probablement tué cette nuit-là.
Le 11, le collège des deux benjamins de la famille et l'employeur de l'épouse reçoivent des courriers expliquant leur absence par une mutation en Australie.
Neuf proches reçoivent un courrier expliquant le départ soudain de toute la famille pour les Etats-Unis par la double vie d'agent secret qu'aurait eue Xavier Dupont
de Ligonnès.
Dans la nuit du 12 au 13, Xavier Dupont de Ligonnès dîne seul et dort dans une luxueuse auberge du Vaucluse.
Le 13 avril, de voisins de la famille, inquiets, passent  de premiers appels à la police nantaise.

- 21 avril 2011 : découverte des corps -
Le 15 avril, après une nuit passée au Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens (Var), Dupont de Ligonnès est vu pour la dernière fois par un témoin,
s'éloignant à pied avec un sac sur le dos.
Le 19, une enquête est ouverte pour disparition inquiétante de l'ensemble de la famille.
Le 21, les enquêteurs découvrent les cinq corps d'Agnès et de ses quatre enfants, tués par balles et enroulés dans des draps et de la chaux sous la terrasse de la
maison familiale.
Le 22, les autopsies révèlent une "exécution méthodique", avec chacun au moins deux balles tirées en pleine tête. 
Le 26, une marche blanche d'hommage aux victimes réunit 450 personnes à Nantes, deux jours avant les obsèques. 

- Mandat d'arrêt international -
Le 29 avril 2011 ont lieu les premières fouilles, infructueuses, autour de Roquebrune-sur-Argens.
Le 10 mai, un mandat d'arrêt international est émis contre Xavier Dupont de Ligonnès. 
Du 23 au 28 juin, des fouilles sont organisées dans une quarantaine de cavités autour de Roquebrune-sur-Argens, puis dans les environs, avec une centaine de CRS,
d'enquêteurs de la police judiciaire de Toulon, de sapeurs-pompiers et quatre équipes cynophiles.
Le 26 juillet, une centaine de policiers dans toute la France procèdent à une quinzaine de perquisitions et 25 auditions libres parmi les proches parents et
amis de Xavier Dupont de Ligonnès. Sans résultat.

- Fausses pistes -
En avril 2015, des ossements sont découverts près de Fréjus (Var), non loin du dernier endroit où a été vu le père de famille. Ces ossements humains s'avèreront
ne pas être les siens.   
En juillet, est envoyé au bureau de l'AFP à Nantes un courrier, daté du 11, et signé "XAVIER Dupont de Ligonnès".
Le 29 juillet, au terme des expertises, la police juge que ce message énigmatique "Je suis toujours vivant", puis en minuscule "de là jusqu'à cette heure (sic)", au dos d'une photo de deux de ses fils, ne permettent pas d'identifier Ligonnès.
Le 23 mars 2016, un fonctionnaire de police est condamné à 3.000 euros d'amende pour avoir divulgué en 2012 des documents sur l'affaire.
En janvier 2018, la police intervient, sans succès, dans un monastère de Roquebrune-sur-Argens où des fidèles pensaient avoir reconnu Xavier Dupont de
Ligonnès. 
Le 11 octobre 2019, un homme, repéré à l'aéroport parisien de Roissy-CDG, est arrêté après avoir atterri à Glasgow. Selon la police écossaise, ses empreintes
correspondent à celles de Xavier Dupont de Ligonnès, mais rapidement, des doutes apparaissent. Le lendemain, samedi 12, la piste s'évapore, après un test ADN négatif. 

Le reportage de Sylvain Bouillot et Cartherine Blaison
Intervenants :
  • Guillaume Hodanger, Frère d’Agnès Dupont de Ligonnès
  • Danielle Drouy-Ayral, Procureure de la République (Draguignan)
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