Les agriculteurs de la FDSEA et des JA organisent ce mardi une nouvelle action syndicale pour interpeller le président de la République devant les préfectures de la région. Outre le slogan "Macron, réponds-nous", les manifestants veulent aussi faire part de leur leur mal-être avec le grand public.
Les agriculteurs de la FDSEA du Territoire-de-Belfort ont ouvert l'action dès hier aprés-midi en déversant du fumier devant la préfecture de Belfort. Ce matin, des actions sont prévues devant les préfectures du Jura, du Doubs et de la Haute-Saône.
Une trentaine d'agriculteurs en colère devant .@Prefet_90 déverse fumier et pneus, ils protestent contre #agribashing et lourdeurs administratives, une action des JA du Territoire de #Belfort et de la FDSEA 90 .@FRSEAFC .@JeunesAgri .@FDSEA70 .@JAHauteSaone pic.twitter.com/OEAcN3PsAB
— France Bleu Belfort Montbéliard (@bleubelfort) October 21, 2019
Partis de Baume-les dames, d'Etalans et de Dannemarie-sur-crête, trois convois de tracteurs ont convergé vers la préfecture de Besançon où ils ont manifesté dès 11 heures. En début d'après-midi ils ont eu un échange avec le préfet du Doubs Joël Mathurin.
A Besançon, après le rassemblement devant la prefecture, les agriculteurs ont offert aux citadins un barbecue. L'occasion d'entamer le dialogue :
En Haute-Saône, les manifestants ont amené des animaux devant la préfecture vers 10 heures avant de bâcher les grilles.
"Macron, réponds-nous !": ces paysans veulent faire entendre leur détresse et demandent au chef de l'Etat de les défendre contre les maux qui affectent un secteur en crise.
"Agribashing" ou déconsidération du monde agricole et de ses pratiques, surtranspositions de règlements européens, accords de libre-échange, retards de paiements des aides européennes: les motifs de crispation sont nombreux.
Hier, une délégation du Jura a déjà été reçue par le préfet du Jura.
Suite aux manifestations, le préfet a reçu la FDSEA et les JA pour faire un point sur l'actualité dont la lassitude de la profession face à l'agribashing. Le préfet souhaite les rassurer en rappelant que la majorité des français soutient le monde agricole.
— Préfet du Jura (@Prefet39) October 21, 2019
Déjà mobilisés le 8 octobre dernier, les agriculteurs, au nombre de 10.000 selon la FNSEA, avaient bloqué les grands axes routiers dans la France entière.
"Nous exigeons enfin une réponse du président de la République, réponse qu'il doit aux milliers de paysans français tant l'heure est grave !", déclare la FDSEA
de l'Hérault.
A Besançon, un barbecue a lieu ce midi place Granvelle pour proposer aux citadins une dégustation de produits locaux et engager la discussion sur ce "sentiment d'injustice" ressenti par la profession.
La dégradation financière des exploitations est également au centre des préoccupations des manifestants. Une situation que devait régler au moins partiellement la Loi Alimentation, censée ramener du revenu dans les cours de fermes en rééquilibrant les relations commerciales entre paysans, industriels et distributeurs. Mais, cette loi n'a pas répondu aux attentes des agriculteurs.
C'est ce qu'a expliqué Emmanuel Aebischer , Président de la FDSEA de Haute-Saône, ce matin devant la préfecture de Vesoul. Pour symboliser ce désarroi, la FDSEA a choisi de bâcher la préfecture pour signifier le "mur" entre l'Etat et les agriculteurs.
En direct.
— FDSEA Haute-Saône (@FDSEA70) October 22, 2019
Début du bâchage de la préfecture à #vesoul en #hautesaone !#sauvetonpaysan #agriculture pic.twitter.com/WQ2ayPmwmO
"Le compte n'y est pas" quant à la rémunération des agriculteurs, a reconnu lundi le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume lors d'un bilan de cette loi, qui va entrer en novembre dans l'an II de son application, avant de promettre de "durcir les choses, les durcir politiquement".