Alstom et les chercheurs Francs-comtois : "l'efficacité vient aussi de la proximité"

Alstom est un partenaire industriel privilégié de FEMTO-ST, laboratoire de l'université Bourgogne Franche-Comté et de l'UTBM, université technologique Belfort-Montbéliard. Le transfert envisagé de 400 emplois en Alsace, la décision d'Alstom pourrait pénaliser les chercheurs.

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Sur son site internet, l'UTBM s'adresse à ses futurs étudiants en mettant en valeur sa proximité géographique avec ce groupe international. Les relations entre le donneur d'ordre Alstom et FEMTO-ST implique trois départements scientifiques sur les sept que compte le laboratoire. Globalement, on recense des dépenses conjointes sur contrats collaboratifs à hauteur de 2,5 M€ sur 5 ans (2010-2015) incluant huit thèses industrielles (CIFRE, conventions industrielles de formation par la recherche).

Actuellement, il n'y a plus de contrat en cours entre Alstom et la fédération FCLAB, le plus grand centre de recherche européen en hydrogène-énergie basé à Belfort. Les universitaires regrettent cette interruption des relations. "On a clairement constaté la baisse des relations avec Alstom depuis 18 mois" constate Daniel Hissel, directeur du FCLAB. 

Lors de sa rencontre avec les salariés d'Alstom, la présidente de région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, insistait sur les synergies entre recherche, enseignants et industriels sur le site de Belfort. 
"L'expérience montre que l'efficacité vient aussi de la proximité" confirme Daniel Hissel. Le campus belfortain bénéficie de cette synergie.

Sur quoi porte ou pourraient porter ces échanges entre universitaires et chercheurs ?

Très concrétement, les chercheurs ont des compétences sur l'utilisation de l'hydrogène comme énergie. Par exemple, il y aurait des débouchés industriels pour des locomotives à hydrogène qui peuvent être utiliser pour des opérations de maintenance dans des secteurs sans électricité. Autre secteur d'innovation possible, le développement de locomotives hybride. Un intérêt en termes de performance ou de baisse de consommation d'énergie comme pour les automobiles. Mais il s'agit juste d'une piste de travail.

Pour FEMTO ST, il s'agit d'optimiser les procédés de motorisation avec un premier volet sur la modélisation de moteur électrique et leur gestion d'énergie et un deuxième volet sur la modélisation et essais mécaniques d’éléments de moteurs. Le troisième volet concerne le développement de logiciels pour le pronostic de pannes.

En plus de ces contrats de recherche, Alstom a l'habitude d'accueillir dans son usine de Belfort de nombreux stages de master issues des filières de formation franc-comtoises.

Pour l'avenir, des projets de recherche collaboratifs sont en projet comme notamment l'intégration de piles à combustibles dans les locomotives.

Dans sa motion remise au pdg d'Alstom, Damien Meslot, député-maire de Belfort, a précisé que "c’est à ce jour 500 emplois directs à Belfort et près de 800 emplois indirects dans l’Aire Urbaine, soit près de 1 300 emplois au total. L’impact économique et social de cette annonce brutale est donc sans précédent dans notre région empreinte d’une forte présence industrielle." Les universitaires travaillent avec plusieurs sites d'Alstom, pas seulement Belfort. Mais, si ces emplois directs étaient effectivement transférés, les établissements universitaires seraient d'une manière ou d'une autre pénalisés

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