Le tribunal administratif de Besançon (Doubs) examine ce mardi 13 octobre le recours de plusieurs association de défense des animaux dont One Voice et Combactive. En cause, une autorisation d'agrandissement accordée à un élevage de visons situé à Montarlot-lès-Rioz.
Les visons au coeur d’une nouvelle actualité. Ces animaux élevés pour leur fourrure ont déjà fait parler d’eux le 9 octobre 2020. Barbara Pompili, ministère de la Transition écologique a annoncé la fermeture "sous cinq ans" des élevages de visons pour la fourrure. Il reste quatre élevages en France dont celui de Montarlot-lès-Rioz.
4 associations s'opposent à l'agrandissement de l'élevage de visons
Cette fermeture sous 5 ans est une nouvelle donne pour le tribunal administratif qui examine le recours déposé fin 2018 par l’association One Voice. Elle a attaqué l’arrêté préfectoral n°70-2017-12-07-003 du 7/12/17 portant autorisation d'exploiter un élevage de carnassiers à fourrure à Montarlot-les-Rioz. Cette autorisation permet sur le papier à l’éleveur de passer de 2.200 à 7.700 visons dans son exploitation. Une pétition demandant la fermeture de l'élevage a déjà rassemblé plus de 110.000 signatures.
L’objectif de ce recours est de démontrer que ces élevages sont dangereux et nocifs pour l’environnement. Et bien évidemment qu’ils ne répondent pas au minimum nécessaire du bien-être animal.
L'association One Voice, n'est pas la seule à avoir déposé un recours. C'est le cas aussi de Combactive, la SPA de Paris et l'association dignité animale.
Pour Fabien Robert, président de Combactive en Bourgogne-Franche-Comté, le combat devant le tribunal concerne la cause animale, mais il est surtout environnemental. "On espère gagner devant le tribunal administratif parcequ'on a un dossier très étoffé sur les critères environnementaux, notamment sur la gestion des effluents. Un elévage de visons, c'est plus polluant qu'un élevage de cochons" explique-t-il. En 2019, Combactive avait déjà obtenu l'interdiction de l'extension d'un élevage de visons à Emagny en Haute-Saône.
Des conditions d'élevage dénoncées par les défenseurs des animaux
L'association One Voice explique elle avoir filmé "des animaux en état de stress atteints de stéréotypie (mouvements répétés inlassablement pouvant provoqué des lésions), certains souffrant de paralysie, d'autres présentant des queues blessées".Contacté début septembre par France 3 Franche-Comté, l’éleveur Sylvain Chassain réfute : "ces images ne reflètent pas la réalité, les bêtes ont été stressées par la présence des caméras". Concernant l'animal souffrant de stéréotypie il explique que la "bête a une infection urinaire". Il ajoute que "son élevage est soumis chaque année à un contrôle sanitaire".
Des visons élevés pour leur fourrure, une filière en déclin
Actuellement, 1000 visons sont élevés dans les cages de Montarlot-lès-Rioz. L'éleveur nous confiait il y a quelques jours être résigné face à la fermeture des élevages de visons en France d’ici 5 ans. La ministre de la Transition écologique n’a pas annoncé de calendrier précis, mais l’élevage de Montarlot-lès-Rioz pourrait fermer ses portes avant 2025 : "je ne me vois pas aller au boulot pendant cinq ans et me dire après je démonte l’élevage" expliquait Sylvain Chassain "je préfère me reconvertir tout de suite". Mais en l’absence pour l’instant de précisions sur les mesures d’accompagnement pour les élevages concernées par le plan gouvernemental, l’éleveur n’en sait pas plus sur le sort de son exploitation, et de ses animaux.
La décision du tribunal administratif sera un nouvel élément à prendre en compte pour cet éleveur à qui l’association Combactive explique ne porter aucune haine. One Voice dénonce globalement la condition des animaux destinés à la fourrure.
La filière de l'élevage de visons est en déclin depuis une dizaine d’années. «Ces élevages ferment les uns après les autres. Sept ont mis la clé sous la porte en l’espace de quatre ans, a constaté Muriel Arnal, de One Voice. Dans de nombreux pays d’Europe, ces élevages sont déjà interdits ou en passe de l’être. On espère que la France va arrêter de nous faire honte» confiait-elle dans les colonnes de Libération.