Après la consigne de l'arrêt des chantiers lancée au début du confinement, le monde du bâtiment et des travaux publics veut organiser le redémarrage. Les rencontres se multiplient avec les représentants de l'Etat, mais les professionnels lancent aussi un appel aux élus.
Il faut organiser le redémarrage ! Comme beaucoup d'autres secteurs, le monde du bâtiment et des travaux publics se projette dans le jour d'après, avec la volonté de relancer cette part essentielle de l'économie. Après le "stop" préconisé par la profession au début du confinement , faute de matériel et de masques pour protéger les salariés, l'Etat a tenté de donner des garanties aux entreprises avec un guide de préconisations de bonnes pratiques. Il a surtout accepté la tenue de comités de concertations au niveau des départements , qui commencent à se tenir un peu partout.
Pas encore de masques pour tout le monde
Ces comités permettent de faire de le point sur les capacités des entreprises à organiser le travail avec des garanties pour les salariés, sachant que certaines n'ont pour l'instant pas encore de masques ! Il s'agit aussi de dresser la liste des chantiers susceptibles de reprendre ou de démarrer prochainement , à l'initiative des entreprises , mais aussi à la demande de l'Etat , dans l'intérèt public. Aucune liste n'a été communiquée pour l'instant.
"Il faut qu'on démarre, mais il faut du bon sens" rappelle Vincent Martin, le président de la Fédération BFC des travaux publics qui prend l'exemple de son entreprise : "des chantiers tests la semaine du 20 pour évaluer la bonne application des gestes barrières, un démarrage à 50% la semaine suivante, et si tout va bien à 100% la semaine du 4 mai".
Le grand flou de la commande publique
Mais la grande inquiétude du BTP vient de la commande publique qui constitue 70% de l'activité des entreprises. Les chantiers engagés ou décidés pourront se poursuivre, mais beaucoup de projets sont actuellement gelés, en particulier au niveau des intercommunalités, l'échelon primordial dans le BTP.
Trop peu d'appels d'offre sont lancés à ce jour. Nous vous appelons et nous vous encourageons à poursuivre votre politique d'investissement et vos projets, à agir local pour préserver les emplois sur les territoires et recréer une dynamique économique et sociale. (Fédération régionale des travaux publics)
De fait, le grand flou juridique issu des élections municipales interrompues a tout gelé, avec des validations de budgets incertaines et des collectivités qui ne sont pas couvertes juridiquement, ce qui mécaniquement entrainera un ralentissement de l'activité du secteur quand les contrats engagés arriveront à terme.Le calendrier électoral aura donc un impact sur la santé de l'économie française, un élément de plus dans un dossier plus qu'épineux.