Huit personnes devaient comparaître devant la justice lundi 12 mars 2018. Elles sont accusées d’avoir attaqué des distributeurs de billets dans l'est de la France et notamment en Côte-d'Or, en Saône-et-Loire et dans le Doubs. Le procès a finalement été renvoyé
Quel était le mode opératoire des bandits ?
Sept hommes et une femme, issus de la communauté des gens du voyage, devaient être jugés par la juridiction interrégionale de Nancy à partir du lundi 12 mars.
On les soupçonne d'appartenir à une organisation criminelle qui a attaqué des distributeurs automatiques dans plusieurs départements de l'est de la France entre 2014 et 2015. Les faits se sont produits notamment en Côte-d'Or, en Saône-et-Loire, dans le Doubs, en Haute-Marne, dans la Meuse, en Moselle et dans les Vosges.
Les prévenus perçaient un trou dans le distributeur pour y introduire un mélange gazeux d'oxygène et d'acétylène.
L'explosion provoquée par la substance devait désactiver les sécurités d'encrage des billets, mais le mode opératoire n'était pas toujours efficace.
Un préjudice estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros
Sur les huit attaques, deux d'entre elles ont permis aux malfaiteurs d'emporter 97 000 euros.
Mais au total, le préjudice, lié aux dégradations des bâtiments et aux différents vols commis par le groupe, se chiffrerait à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Les suspects, âgés de 20 à 59 ans, sont aussi poursuivis pour avoir volé divers des plaques d'immatriculation ou cambriolé des commerces.
Pour commettre leurs attaques, la bande volait des véhicules grâce à une clé encodée, et les incendiait par la suite pour effacer toute trace.
Pourquoi le procès a-t-il été renvoyé ?
Le procès, qui devait durer jusqu'au mercredi 14 mars, a finalement été renvoyé.
La présidente du tribunal correctionnel de la Juridiction interrégionale de Nancy, Margareth Stragier-Distler, était intervenue dans le dossier, en juillet 2015 lors de l'enquête préliminaire, en tant que juge des libertés et de la détention pour autoriser des interceptions téléphoniques.
"Toute personne qui a eu connaissance du dossier au fond ne peut pas participer au jugement de l'affaire pénale", a rappelé Karine Laprevotte, avocate de la défense qui a soulevé "une difficulté absolue".
Une nouvelle audience devrait intervenir dans les prochains mois.
En mars 2015 déjà, des malfaiteurs avaient été jugés à Nancy pour avoir dévalisé des DAB (distributeurs automatiques de billets) dans l’Est de la France et notamment en Bourgogne.