Une quarantaine de manifestants se sont réunis devant le lycée Vauban à Auxerre ce jeudi matin à l’occasion de la visite de la rectrice de l’académie de Dijon. Les professeurs se mobilisaient contre la baisse de la "dotation horaire globale", attribuée par le rectorat aux établissements.
Le cortège constitué essentiellement de professeurs des quatre collèges de l’Auxerrois, les établissements Paul-Bert, Denfert-Rochereau et Albert-Camus à Auxerre et le collège Jean-Bertin de Saint-Georges-sur-Baulche, voulait interpeller la rectrice de l'académie de Dijon. La quarantaine de manifestants s'est réunie devant le lycée hôtelier d'Auxerre tandis que Nathalie Albert-Moretti se rendait dans l'établissement pour remettre le prix de l'égalité hommes-femmes. Cette dernière avait décliné la demande d’audience formulée ces derniers jours par l’intersyndicale des représentants d’enseignants (FSU, FO, CGT).
Une baisse annoncée de la "dotation horaire globale"
Les manifestants dénoncent "le manque de moyens accordés pour la rentrée 2020 aux établissements du second degré (collèges et lycées) du département". Pour les collèges de l’Yonne, la dotation académique devrait être en baisse de 150 heures à la rentrée 2020. Pour les enseignants, cela se traduira par "des suppressions de postes, des fermetures de classes et des classes à effectifs surchargés". Des revendications que les manifestants souhaitaient faire entendre à la rectrice, ils n’ont finalement pas pu la rencontrer ni même la croiser. Selon une professeure de français présente sur place, c'est "tout le signe du mépris envers les enseignants".Depuis l’annonce, début février, par la rectrice de l’académie de Dijon de la baisse de la "dotation horaire globale" (DHG), sorte d’enveloppe budgétaire des collèges et lycées exprimée en heures d’enseignement, les mobilisations au sein des établissements se multiplient. Manifestations et opérations "collège ou lycée mort" se succèdent les unes aux autres au sein des établissement à Auxerre, Toucy, Saint-Florentin ou encore Tonnerre. C'est la diminution démographique qui suppose cette baisse de la DHG et qui entraîne donc la fermeture de classes et la suppression de poste.
Cette DHG est allouée chaque année en janvier aux collèges et aux lycées. Etablie par le rectorat selon une estimation des effectifs de la prochaine rentrée, elle représente le budget d’un établissement, exprimé en heures d’enseignement. Charge ensuite aux chefs d’établissements de construire leurs enseignements, qu'ils soient obligatoires ou facultatifs, avec cette enveloppe.
Mais les manifestants, eux, sont cette année plus remontés que jamais. Dans le cortège, une enseignante de mathématiques proche de la retraite parlait même d’une "casse de l’éducation encore jamais vue".Une "casse de l’éducation encore jamais vue"
Une professeur de mathématiques
Moins d'élèves à la rentrée prochaine
En 2020, le ministère de l’Education nationale bénéficie d’un schéma d’emplois nul avec une poursuite des suppressions de postes au sein de la fonction publique et une nouvelle diminution du nombre d’élèves pour la rentrée 2021. En Bourgogne, ce sont 104 postes du second degré qui sont concernés par la réduction de moyens d'enseignement. Nathalie Albert-Moretti avait alors fait part de son sentiment : "C'est difficile de se plaindre, la Bourgogne est bien doté, et les moyens sont satisfaisants."Tous donnent déjà rendez-vous pour de nouvelles actions et promettent de continuer la mobilisation. Même si le calendrier semble ne pas leur être favorable, les vacances scolaires arrivant dès ce samedi 22 février.