Y aura-t-il un repreneur pour le site de SKF à Avallon ? Jeudi 21 janvier, à la préfecture de l'Yonne, une nouvelle discussion s'est engagée sur l'avenir du site. Les salariés demandent l'arrêt du Plan de Sauvegarde de l'Emploi et se battent pour le maintien d'une activité pérenne.
Le 2 novembre 2020, lors d'un CSE extraordinaire, le groupe international suédois RKS Sleaving Bearings annonçait l'arrêt des activités fin 2022 et la fermeture du site d'Avallon en 2023. Un choc pour les salariés et une très mauvaise nouvelle pour la ville d'Avallon et l'ensemble du bassin économique et social de l'Avallonais.
Depuis soixante ans, l'usine SKF est l'un des principaux pourvoyeur d'emplois dans le secteur de l'industrie. Sur son site internet, la municipalité d'Avallon écrit : "Cette annonce frappe non seulement les 141 salariés de l’entreprise et leur famille mais impacte tout notre territoire. En décidant qu’aucun site de moins de 300 salariés ne peut exister dans le groupe SKF, ce gérant international tire un trait sur l’industrie en territoire rural."
L'État, la région, les élus du département de l'Yonne, se sont emparés du dossier pour défendre le maintien de l'emploi. Le 17 novembre dernier, Alain Griset, ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises, est intervenu dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
Deux repreneurs en vue
"Ce site, qui produit des couronnes d'orientation de très grandes dimensions pour le secteur des tunelliers, abrite des savoir-faire très précieux. C'est pourquoi, l'État en concertation constante avec les salariés et aux côtés des élus du territoire, se mobilise et se mobilisera pour permettre le maintien d'une activité pérenne sur ce site d'Avallon", a notamment indiqué le ministre Alain Griset.
Fermeture de l'usine SKF à Avallon (Yonne) : "La situation du site était déjà alarmante depuis plusieurs années, rappelle @alaingriset. L'État se mobilise et se mobilisera aux côtés des élus locaux pour permettre le maintien d'une activité pérenne sur ce site." #DirectAN #QAG pic.twitter.com/2AYJIpPrv4
— LCP (@LCP) November 17, 2020
À l'issue d'une première réunion le 25 novembre à la préfecture de l'Yonne, avec les représentants du personnel de l'usine SKF, il avait été convenu d'une réunion mensuelle afin de suivre attentivement la recherche d'un éventuel repreneur.
C'est donc la deuxième réunion en préfecture qui a eu lieu le 21 janvier, en présence de représentants de la direction, des syndicats et de plusieurs élus. "Il était question de renouer le dialogue par le biais du préfet de l'Yonne. Il y avait du monde autour de la table pour écouter ce qui se préparait", nous a précisé Christopher Ferreira, délégué syndical Force ouvrière.
Du dialogue donc, mais pas forcément d'avancées concrètes pour l'instant. Chacun restant sur ses positions. Selon le responsable syndical, deux repreneurs se seraient déjà manifestés. Mais aucun nom n'a encore été communiqué par la direction.
Les salariés demandent toujours l'arrêt du PSE
"Nous ne voulons pas d'un repreneur. Nous voulons continuer notre activité avec SKF, on a martelé fortement nos revendications qui sont l'arrêt du PSE, ce qui permettrait de se remettre autour de la table pour évoquer d'autres scénarios pour le site d'Avallon", a indiqué Christopher Ferreira.
Les salariés poursuivent leur mobilisation sur le site d'Avallon. "On ne fait pas de blocage de site. Les salariés continuent à travailler, à aucun moment ils n'ont arrêté l'activité. Sauf qu'on bloque les produits finis, qui ne sortiront pas de l'usine tant que l'arrêt du PSE ne sera pas prononcé", a ajouté le délégué syndical. Ils peuvent compter sur le soutien des élus du territoire et de la population. Une pétition contre la fermeture du site a recueilli à ce jour près de 20 000 signatures.