Les malades en traitement contre le cancer peuvent bénéficier d’un certain nombre de soins remboursés, dont le bilan APA (Activité Physique Adaptée). Une bonne nouvelle selon les professeurs d’APA et les professionnels de cancérologie.
Elles s’appellent Nicole Nicod ou Nelly Vauthier. Point commun : le cancer. Nicole Nicod a eu un cancer de la thyroïde il y a 14 ans mais elle est toujours en traitement pour des métastases au poumon. Nelly Vauthier, elle, a été opérée d’un cancer du sein il y a un an.
Autre point commun : elles sont toutes les deux adhérentes à la salle Movéos, une salle d’Activité Physique Adaptée, où elles suivent des cours personnalisés.
« Je me sens beaucoup mieux après seulement quelques semaines » raconte Nicole Nicod, 77 ans « J’ai dû arrêter le sport moi qui faisais de la gym, de la marche, du vélo, du ski… j’avais trop de douleurs et de fatigue à cause des traitements, sur des années. Mais ici, je me sens mieux. Mieux physiquement et moralement. Et puis, moi qui suis veuve depuis un an, ça m’oblige à sortir. Je me sens moins refermée sur moi-même.» Même sentiment pour Nelly Vauthier, 65 ans, qui, elle, est venue dans cette salle sur les conseils de son médecin généraliste : « Ce matin, j’étais fatiguée, pas bien… Après mon heure de sport adapté, je vais beaucoup mieux. »
APA : Activité Physique Adaptée
Bérénice Dalmasso et Maud Rouyer sont toutes les deux professeurs d’APA. Elles ont ouvert cette salle en mars dernier. Elles prennent en charge des personnes souffrant de maladies chroniques, de cancers, de handicap, d’obésité. Elles personnalisent les exercices en fonction des pathologies de leurs patients.
Elles se félicitent de la prise en charge financière des bilans APA dont vont pouvoir bénéficier les malades en cours de traitement contre le cancer. Une aide pour eux et aussi une reconnaissance pour ces professionnels du sport adapté.
Le sport, l’un des traitements à privilégier
A l’institut fédératif régional du cancer, à Besançon, même avis positif sur ce remboursement. Ici, le professeur Christophe Borg est responsable médical et il milite pour que ses patients fassent du sport : « Au moins trois fois une demi-heure de marche par semaine… Le patient va mieux tolérer les traitements, avoir une meilleure qualité de vie, et une meilleure efficacité des traitements. »
Toujours à l’institut contre le cancer, Quentin Jacquinot est chargé de la recherche et du développement de l’APA. Ses objectifs sont clairs : « Avec l’APA, on va lutter contre la fatigue qui est le principal effet secondaire induit par les traitements. Un malade va perdre ses capacités physiques, c’est-à-dire perte de force, d’endurance, de masse musculaire. On va donc lutter contre ça, et contre la perte de poids ou la prise de poids. Et on va aussi améliorer la qualité de vie des patients avec notamment une diminution de l’anxiété. »