Une étrange sirène retentit à Besançon chaque mercredi depuis le mois de janvier. Elle vient du musée d'art contemporain FRAC Franche-Comté. On vous explique pourquoi.
Si vous vivez en centre-ville de Besançon, vous avez peut-être entendu une sirène retentir mercredi. Elle ressemble à celle d'un paquebot à l'approche d'un port. Pourtant, impossible qu'un bateau de cette taille navigue sur le Doubs.
D'où vient alors ce bruit sourd et pourquoi une sirène résonne-t-elle ? C'est en fait une oeuvre d'art contemporaine hébergée au FRAC Franche-Comté, musée d'art contemporain situé dans le quartier rivotte. L'oeuvre a été créée en 2013. Depuis la crise sanitaire et la fermeture des lieux culturels, elle est activée tous les mercredis à 14h.
"La culture nous semble négligée de façon incompréhensible"
"L’activation de cette oeuvre symbolise notre désarroi, face à des décisions qui pénalisent l’ensemble du monde de la culture. La culture, vitale, essentielle à notre société, nous semble en effet négligée de façon incompréhensible. Les lieux d’exposition comme le Frac, les centres d’art, les petits musées, ne drainent en effet pas un public si considérable qu’ils ne puissent l’accueillir dans de bonnes conditions sanitaires. Ainsi activée, La Sirène fait écho aux incertitudes d’un secteur artistique en souffrance" explique la direction du FRAC.
L'artiste à l'origine de cette oeuvre sonore baptisée sobrement "La Sirène" est Marylène Negro. "C’est une belle idée d’activer cette oeuvre dans le contexte de la fermeture sanitaire des Frac. […] Elle joue sur l’invisibilité imposée à toute la collection et l’invisibilité de l’avenir ( "naviguer à vue dans le brouillard"), elle a une dimension "dramatique" qui fait sens, même si ce n’était pas exactement son sens initial" explique l'artiste.
Une exposition à voir depuis l'extérieur
Le FRAC Franche-Comté est fermé, comme tous les autres musées et lieux de culture en France, depuis maintenant plusieurs mois. Le musée propose néanmoins une exposition à découvrir de l'extérieur du bâtiment. Elle dure jusqu'au 9 mars et met en valeur onze oeuvres, treize artistes sur quinze vitrines.
"Si la proposition n’est pas pleinement satisfaisante pour les oeuvres en volume dont le public ne peut avoir qu’une vision frontale, qui plus est au travers d’une vitre, elle offre néanmoins l’occasion d’une première approche et s’inscrit comme prémices d’une réouverture tant attendue" conclut le Frac Franche-Comté.