Après avoir ravagé plus de 1000 hectares de forêt en Bourgogne en 2019, les chenilles du Bombyx disparate font cette année encore des dégâts phénoménaux. Les surfaces atteintes sont visibles par satellite.
Les chenilles du Bombyx disparate sont très voraces. Elles dévorent les jeunes feuilles de chêne, de hêtres, de charmes, et leurs boutons floraux, laissant les arbres nus comme en plein hiver.
Elles peuvent aussi s'attaquer aux résineux et coloniser les cultures et la vigne lorsqu'elles sont en famine.
Les papillons dont elles sont issues sont très prolifiques. Une ponte contient 100 à 800 oeufs qui éclosent au printemps.
Reportage : Caroline Jouret et Rodolphe Augier
Avec : Fabrice Tattu, responsable ONF Forêt Val Suzon
Mathieu Mirabel, responsable BFC Département de la Santé des Forêts - DRAAF
Une activité dévorante pendant 3 mois
L'éclosion a lieu entre fin mars et fin avril. Les chenilles sont velues et non urticantes. Légères, elles sont facilement dispersées par le vent. En Bourgogne Franche-Comté, elles sont présentes en Haute-Saône, en Saône-et-Loire et en Côte d'Or.
Les observations des experts de la DRAAF font état d'une attaque exceptionnelle cette année. Plusieurs centaines d'hectares ont été entièrement défoliés. Les dégâts sont visibles depuis l'espace, sur les photos prises par les satellites.
A proximité de Dijon, les dégâts sont visibles dans la forêt de Prenois vers le circuit automobile, dans la réserve naturelle du Val-Suzon, à Savigny-les-Beaune, à Fontaine-Française, et à Magny-Saint-Médard. L'activité des chenilles devrait se terminer vers cette mi-juin.
Les défoliations affaiblissent les arbres qui pour refaire des feuilles doivent puiser dans leur réserves, et peuvent les faire dépérir lorsque les attaques se succèdent sur plusieurs années consécutives, ce qui est le cas dans la région.
Une vigilance accrue en raison de la sécheresse
La chaleur est favorable au développement du bombyx disparate. Les arbres souffrent de la sécheresse. La combinaison de ces deux facteurs sont inquiétants. Cependant, les pullulations de Bombyx disparate durent en règle générale 2 à 3 ans, régulées par des prédateurs naturels.
Il est probable, selon les scientifiques, que 2020 constitue un pic qui devrait ensuite diminuer. Les zones infestées sont sous la surveillance de la DRAAF, plus précisément celle des experts du département de la santé des forêts.