Le 5 mars dernier, ce devait être une grande journée de mobilisation nationale pour les personnes en situation de handicap. Elles vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Les associations alertent le gouvernement.
Jean-François a 52 ans et vit à Plombières-les-Dijon, en Côte-d’Or. Il est atteint de la sclérose en plaques. C’est une maladie dégénérative qui atteint son système nerveux. Aujourd’hui, il ne peut se déplacer qu’en fauteuil roulant. Lui qui était auparavant professeur de sport est aujourd’hui privé de ses jambes. Il ne peut donc plus travailler. Mais comment subvenir à ses besoins quand on est en situation de handicap et dans l’impossibilité de pouvoir travailler ?
Ses seules ressources sont des allocations qui lui rapportent à peine 1 000 euros par mois. Les allocations pour adulte handicapé ne suffisent plus aujourd’hui. Jean-François doit payer son loyer, les charges du logement. Mais il y a aussi l’entretien du fauteuil, le transport et tout le matériel lié au handicap.
La situation est pesante. Jean-François est père de trois enfants. Alors s’il s’autorise des extras, c’est uniquement pour eux.
En Bourgogne-Franche-Comté, 40 000 personnes vivent actuellement de l’allocation adulte handicapé...
...soit 900 euros par mois depuis novembre dernier. Même si l’allocation a été augmentée, le montant est toujours inférieur au seuil de pauvreté : 1 041 euros.
APF France Handicap, l’association des paralysés de France, alerte aujourd’hui le gouvernement. Le Président de la République, Emmanuel Macron, s’était d’ailleurs engagé le 11 février dernier lors de son allocution à la Conférence nationale du handicap, à ce que chacun puisse avoir une vie digne et libre.
APF France Handicap insiste : de très nombreuses personnes en situation de handicap ne peuvent plus travailler ou sont obligés de réduire considérablement leur temps de travail.
Quel est le message d’APF France Handicap ?
Pour l’association des paralysés de France, la dignité et la liberté des personnes en situation de handicap, c’est :
- Ne plus vivre sous le seuil de pauvreté
- Ne plus être dépendante financièrement de son conjoint/sa conjointe
L’association revendique aussi :
- La création d’un revenu individuel d’existence, dès 18 ans
- La suppression de la prise en compte des ressources du conjoint/de la conjointe dans le calcul de l’AAH (allocation pour adulte handicapé).
Pour Jean-François et les autres français dans sa situation, pouvoir vivre dignement #CestLaBase.
Reportage de S. Kerroux, D. Iberrakene, V. Chapuis et L. Crotet-Beudet avec :
- Jean-François, 52 ans, à Plombières-les-Dijon
- Florence Lecomte de l'association APF France Handicap, à Longvic