Bourgogne : pourquoi une nouvelle journée Justice morte ce jeudi 5 décembre ?

Dans le cadre de la mobilisation de la profession contre le projet de réforme des retraites mené par le gouvernement, tous les conseils de l’Ordre du barreau en Bourgogne ont voté une motion pour organiser une nouvelle journée "Justice morte" ce jeudi 5 décembre. 

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Le Conseil national des barreaux a voté une journée "justice morte" pour le 5 décembre. Il appelle tous les avocats à défendre leur "régime autonome". Selon eux, "les régimes autonomes, qui ne sont pas des régimes spéciaux, fonctionnent parfaitement, ne coûtent pas un euro à l’État et reversent des centaines de millions d’euros aux régimes déficitaires."

"L'institution poursuit ainsi son engagement ferme contre le projet de réforme porté par le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye", peut-on lire sur leur site internet

Le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, tous deux classés à gauche, ont également appelé à la grève, à la fois sur les retraites et contre "des projets de réforme mal conçus qui ne font que dégrader le service public de la justice".

Tous les barreaux de Bourgogne en grève totale

Selon nos informations, en Bourgogne, tous les barreaux devraient être en grève ce jeudi

En Côte-d'Or, le Barreau de Dijon dénonce dans un communiqué, "les méthodes utilisés par les pouvoirs publics". Les avocats sont appelés à la grève et à un rassemblement à 9h30 dans le hall de la Cité judiciaire. 

Dans l'Yonne, les barreaux de Sens et d'Auxerre ont également adopté une motion visant à une grève totale ce jeudi. Dans la Nièvre, une motion a été votée dans le même sens tout comme à Mâcon et à Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire. 

Un régime autonome...


Pour Dominique Clémang, bâtonnier de l'Ordre de Dijon, il est important d'expliquer que "la profession d'avocat dispose d'un régime autonome, géré par la Caisse National des Barreaux Français". Il ajoute que ce régime est en parfaite santé financière du fait d'une gestion rigoureuse des élus de la profession et qu'il ne coûte strictement rien à la collectivité publique".

Des arguments repris par Me Lanfranconi. Pour le bâtonnier de l'Ordre à Auxerre, joint par téléphone ce matin, il est important pour elle de préciser que les avocats "n'ont jamais perçu le moindre centime de fonds publics. Personnellement, je conteste le fait que notre régime soit assimilié à un régime spécial. Nous ne sommes pas un régime spécial mais un régime autonome" ajoute-t-elle. 

...et solidaire

Dans un communiqué, le Barreau de Dijon, dénonce un projet de réforme qui remet en cause non seulement la solidarité professionnelle au détriment des avocats ayant les plus faibles revenus mais également les garanties accordées au titre de l'égalité entre les femmes et les hommes". 

Beaucoup d'avocats voient d'un très mauvais oeil cette réforme car cela pourrait créer de grandes ingéalités au sein de la profession. 

Aujourd'hui, "ce régime autonome assure une parfaite solidarité entre tous les avocats mais également avec les autres régimes de retraite via la compensation de la caisse de retraites soit 1400 euros par mois par avocat", précise le Barreau de Dijon. 

Pour Thierry Fleurier, bâtonnier de l'Ordre au barreau de Sens, cette réforme reviendrait à "nationaliser notre régime de retraites et perdre notre inédpendance". 

"Cette caisse de retraites permet de venir en aide aux confrères en difficulté par exemple pour un problème de santé. Elle a donc un rôle social. Si on est fondu dans un régime commun, les confrères sont très inquiets de ce qui se prépare."

Doublement des cotisations


La profession s'oppose radicalement à l'intégration dans le système préonise de retraite universelle. Pour Me Lanfranconi, bâtonnier d'Auxerre, "cela aurait comme conséquence directe des retraites amoindries et une augmentation des cotisations". De 14%, on passerait à 28%, "C'est énorme!".

Pas d'audience, ni de permanence


Conséquence de cette journée "Justice morte" pour les justiciables, toutes les audiences de ce jeudi ne seront pas assurées et les cabinets d'avocat fermés", précise Me Lanfranconi, bâtonnier d'Auxerre.

Les affaires de ce jeudi seront donc renvoyées à une date ultérieure. Aucun avocat ne participera ni aux permanences pénales, ni aux gardes à vue et aux hospitalisations d'office.

Mais Me Lanfranconi, précise qu'à Auxerre, un avocat désigné sera "présent à chaque audience pour expliquer en quelques mots les raisons de leur action et définira avec les justiciables les dates de renvoi des affaires". 
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