Un nouveau plan loup est en préparation pour 2018-2023 et ce qu'il prévoit inquiète les éleveurs de la région. Sept syndicats se mobilisent ensemble pour la première fois et demandent aux pouvoirs publics de protéger "l'élevage herbager."
Protéger les éleveurs
► Le plan loup 2018-2023 actuellement en discussion a toujours pour objectif de protéger le loup et n'intègre pas assez la protection des éleveurs. C'est ce que pensent sept syndicats agricoles de Côte d'Or, qui publient mardi 5 décembre 2017 un communiqué de revendication commun.C'est peu dire que le projet en cours suscite leur inquiétude. Selon eux, il remet en cause la viabilité de leurs élevages. "La Côte d'Or et plus largement notre région, se situe à présent sur le front de colonisation de cette espèce protégée et en pleine expansion."
Ce qui signifie qu'il y a déjà eu des attaques sur des troupeaux, notamment dans la Nièvre. Mais les dégâts ont été provoqués par des loups isolés, aucune meute ne s'est jusqu'à présent "installée" dans la région.
► Les sept syndicats se veulent pragmatiques : le loup revient, c'est un fait acquis. S'il n'est pas la cause de "toutes" les difficultés des éleveurs, pour beaucoup, il pourrait bien être "la goutte d'eau qui fait déborder le vase", selon Thomas Maurice, administrateur de la Confédération Paysanne et du GAB 21. Le loup pourrait remettre en cause l'élevage herbager.
Les signataires demandent "le financement à 100 % des moyens de protection et de leur entretien pour les éleveurs volontaires, ainsi qu'une indemnisation des pertes financée, dans son intégralité, par le ministère de la transition écologique et solidaire."
Ils souhaitent que des prélèvements ciblés soient autorisés, pour limiter les impacts sur les troupeaux.
Anticiper pour eux, c'est protéger autant les éleveurs que le loup.
► La disposition du plan loup qu'ils rejettent catégoriquement est "la conditionnalité entre moyens de protection et indemnisation."
Ils ne refusent pas les solutions proposées - utilisation de patous, regroupement nocturne, ou embauche d'aide-berger - même si ces moyens sont très lourds à mettre en oeuvre et pas toujours suffisants.
Une démarche commune inédite
► Les syndicats signataires du communiqué sont les suivants :Association des Chevriers et Producteurs de Fromages Fermiers de Côte d'Or
Confédération Paysanne Bourgogne-Franche-Comté
Coordination Rurale Bourgogne-Franche-Comté
Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Côte d’Or
Groupement des Agrobiologistes de Côte d'Or
Jeunes Agriculteurs de Côte d'Or
Syndicat d'Elevage Ovin de Côte d'Or
► "Si des nuances existent d'un syndicat signataire à l'autre, nous nous accordons tous aujourd'hui pour demander de protéger efficacement les éleveurs et les troupeaux herbagers et pastoraux. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités car les enjeux sont énormes à l'échelle de nos vies d'éleveur et pour l'avenir de nos campagnes."