Attaques du loup en Saône-et-Loire, la filière bovine du Charolais demande aux élus d'agir

Deux nouvelles attaques attribuées aux loups ont été constatées ce week-end dernier, 22 et 23 avril. Le loup s'attaque de plus en plus aux bovins. Avec plus de 100.000 têtes en Saône-et-Loire, la filière de la viande bovine Charolaise a un vrai poids dans l'économie du département. Les éleveurs demandent que les élus agissent.

Depuis plusieurs semaines, des dommages sont déplorés sur les troupeaux bovins en Saône-et-Loire. C'est l'inquiétude pour les éleveurs bovins. Plusieurs élus locaux font entendre leur voix.

Pour les éleveurs, il faut choisir entre l’élevage ou le loup

En Europe, le loup est une espèce protégée par la Convention de Berne de 1979. Mais pour Hugues Pichard, éleveur à Montceau-les-Mines et président de Charolais France, ce choix met en danger les troupeaux : « les bovins sont des proies faciles, contrairement à ce que l’on pourrait croire ». Pour l’éleveur, il est temps que les politiques s’emparent du problème et agissent. « Le monde rural en entier a besoin d’une prise de position. Soit on est pour l’élevage, soit on est pour le loup. Mais on ne peut pas être pour les deux ».

C’est la peur chaque matin de voir ce qu’on va trouver

Hugues Pichard, président de Charolais France

La mise à jour du « plan loup » est nécessaire pour les élus

Le député autunois Rémy Reybeyrotte (Renaissance) appelle à une mise à jour du « plan loup ». Pour l’élu, « il n’est plus possible de laisser les choses en état ». Le « plan loup » actuel n’est plus adapté aux attaques de bovins. Pour lui, il faut élargir les zones autorisant les tirs de défense.

L’actuel « plan loup » prendra fin en 2024. L’occasion pour lui d’inverser les choses. « Au départ, on avait une espèce qui était menacée de disparition, maintenant ça semble être moins le cas. Il ne faudrait pas que l’espèce devienne envahissante et pose des problèmes ». Une des solutions serait un peu plus d’autonomie au niveau des États de l’Union Européenne et des spécificités des territoires dans la gestion de la population des loups.

La présence du loup a pris une importance jusqu'ici inconnue dans le département de Saône-et-Loire

Jérémy Decerle, eurodéputé Renaissance

Dans un communique co-signé par Rémi Reybyrotte et l’eurodéputé Jérémy Decerle (Renaissance), ils soulignent l’urgence à faire évoluer la place du loup sur le territoire.  « Les éleveurs ont raison. La présence du loup a pris une importance jusqu'ici inconnue dans le département de Saône et Loire : dix attaques récentes près du Creusot et de Cluny ce week-end, dont plusieurs sur des bovins charolais, au berceau même de la race charolaise. Ces animaux sont faits pour nourrir les hommes, éleveurs et consommateurs, pas pour nourrir les loups. Nous remercions le Préfet pour ses interventions efficaces, mais nos éleveurs ne peuvent pas vivre avec la peur au ventre pour la survie de leur élevage. (…)Trop c’est trop. On ne peut pas laisser les choses en état », lancent les deux hommes.

A l’issue de l’hiver 2021-2022, la population de loups en France est estimée à 921 individus (source : OFB). Par comparaison, il y a 1500-2000 loups en Espagne, plus de 1000 en Allemagne et plus de 3000 en Italie.

 - en collaboration avec Alexandre Baudrand, bureau de France 3 Saône-et-Loire

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