Attaques de loup en Saône-et-Loire : les éleveurs réclament une évolution du "plan loup"

Ce mercredi 19 avril, les services de la préfecture et les agriculteurs se sont réunis pour discuter des récentes attaques imputables au loup en Saône-et-Loire. Les éleveurs estiment que le "plan loup", de 2018, est obsolète et qu'il doit évoluer.

25 attaques en un mois dans la région de Tournus, Cluny, Charolles et Le Creusot. 25 attaques pour lesquelles la responsabilité du loup est "non écartée", selon les termes officiels. La pression augmente sur les éleveurs, alors cette semaine, le préfet de Saône-et-Loire Yves Séguy a convoqué une réunion avec le monde agricole et les services de l'État pour faire le point, ce 19 avril. 

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Les syndicats FDSEA, Jeunes Agriculteurs et la Chambre d'agriculture de Saône-et-Loire ont fait part de leurs demandes. Le point essentiel : faire évoluer le "plan loup". 

Autoriser davantage de tirs, mieux indemniser les éleveurs ?

Ce plan national de protection du loup, mis en place en 2018, se donnait pour objectif d'arriver à un nombre de 500 loups présents en France d'ici 2023. Les agriculteurs de Saône-et-Loire relèvent que "cet objectif est atteint, avec près de 1500 loups désormais présents dans 52 départements français, ce qui a conduit en 2022 à une très forte augmentation des attaques et des victimes". 

Les agriculteurs relèvent que "le dispositif de gestion de la population de loups devait être rééxaminé une fois l'objectif atteint". Ainsi, dans ce document transmis à la préfecture, ils demandent une série de changements : 

  • L'évolution du statut d'animal protégé du loup pour assouplir les autorisations de tir : par exemple, autoriser des tirs de défense pour des troupeaux voisins de ceux qui ont été victimes d'attaque. Actuellement, seuls les propriétaires de troupeaux directement visés par des attaques sont autorisés à des tirs de défense.
  • Une meilleure indemnisation des attaques : les agriculteurs regrettent notamment que les élevages "bio" ou "label" soient parfois indemnisés au barème classique, un barème moins élevé.
  • Une meilleure prise en charge des moyens de protection : par exemple, prendre en charge la main-d'oeuvre pour l'installation et l'entretien des clôtures électriques, et être conseillé sur le matériel à acheter.
  • Un meilleur accompagnement des éleveurs, avec les services sociaux. 
  • Du matériel plus perfectionné pour les tirs de défense : autoriser le matériel de vision nocturne, les lunettes thermiques, les jumelles thermiques.

La brigade nationale "loup" bientôt appelée en renfort

À l'issue de cette réunion, qui s'est déroulée dans une ambiance cordiale, de dialogue, le préfet de Saône-et-Loire Yves Séguy reconnaît qu'il y a "beaucoup d'émotion de la part de la profession, particulièrement des éleveurs du clunisois qui sont directement concernés". Il assure que la préfecture fera remonter au gouvernement les doléances des éleveurs de Saône-et-Loire.

"La présence du loup est plus fréquente que précédemment, en 2017-2018, moment où le plan loup a été arrêté"

Yves Séguy

préfet de Saône-et-Loire

Concernant les demandes de délivrance de tirs de défense, "il s'agit de veiller à appliquer ces mesures avec la plus grande efficacité. Nous sommes dans un territoire de bocages, avec des actes de prédation nocturne, ce qui cause des difficultés. Il faudra sans doute des moyens renforcés dans la mise en place de ces dispositifs". La préfecture écarte pour l'heure les possibilités de tirs de prélèvement, c'est-à-dire l'autorisation de chasser des loups même sans acte de prédation récente à proximité.

Le préfet ajoute qu'il demandera "très rapidement" le soutien de la brigade nationale "loup", "pour avoir son expertise et sa technicité en renfort de nos lieutenants de louveterie".

  •  avec Gwendal Kerbastard et Valentin Casanova
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