Un tire-bouchon sur une campagne du Ministère de la Santé et de l'Institut national du cancer a chiffoné la sénatrice de Saône-et-Loire ainsi que des vignerons.
C'est un détail qui a attisé la colère des vignerons. Sur la dernière campagne du Ministère de la Santé et de l'Institut national du cancer lancée en septembre figure un tire-bouchon, et seulement un tire-bouchon. Pour les professionnels, la seule référence au vin pose problème.
Le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB) a donc adressé un message aux professionnels de la région le 15 septembre et a interpelé via Vin & Société, les pouvoirs publics. Le BIVB dit ne pas comprendre «cette stigmatisation faite autour du vin», «prôner une consommation raisonnable et raisonnée, de plaisir» mais aussi «partager l’agacement des vignerons». L'oganisme ajoute que «dans le cadre d’une consommation modérée, le vin est le seul alcool à avoir des effets positifs sur la santé, comme l’ont démontré de nombreuses études. Cette campagne réduit le vin à une simple molécule d’alcool et lui impute la responsabilité des cancers liés à une consommation d’alcool en général.»
Lancée par des organisations de la production viticole (CNAOC, VIF, CCVF, VinIGP), une pétition intitulée le tire-bouchon de trop a même vocation à rassembler des soutiens pour interpeller le président de la république à ce sujet. Le 28 septembre, la filière viticole a remis au ministre de l’Agriculture Stéphane Travert les 10 000 signatures obtenues et lui ont demandé de remettre ces signatures au président lors du prochain Conseil des Ministres.
Marie Mercier, la sénatrice de Saône-et-Loire, a elle, interpelé Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé par une question publiée dans le journal officiel du 5 octobre. Elle lui indique notamment que, selon elle, il s'agit d'une «stigmatisation» : «l'idée véhiculée est que seul le vin serait un élément aggravant en termes de cancers dus à l'alcool». Se disant «élue d'une région viticole», elle termine sa question en ces termes : «Aussi, elle s'interroge sur l'efficacité réelle du message transmis par cette affiche et la possibilité de prendre en compte l'alcool de manière général en lieu et place du seul vin.» La question est restée sans réponse.