"C'est aberrant". Les étudiants vent debout contre l'augmentation des loyers décidée par le Crous

Mauvaise nouvelle pour les jeunes. Le conseil d'administration du Crous en Bourgogne-Franche-Comté a voté la hausse des loyers des logements universitaires pour septembre 2024. Les organisations étudiantes tirent la sonnette d'alarme et craignent une aggravation de la précarité.

Le conseil d'administration du Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) de Bourgogne-Franche-Comté a voté ce jeudi 7 mars 2024 la hausse des loyers dans les résidences universitaires dès le mois de septembre 2024. Ils étaient gelés depuis la crise sanitaire de 2020. Une décision qui scandalise les organisations étudiantes.

"C’est encore sur les étudiants que ça retombe"

La pilule est difficile à avaler du côté de l'UNEF (Union nationale des étudiants de France). Zoé Degoix, présidente du syndicat en Bourgogne, constate que cette hausse arrive dans un contexte où il y a une augmentation générale de + 6% du coût de la vie étudiante. "Ça n'a aucun sens, dans une période ou un étudiant sur dix a déjà dormi dehors et qu'un sur deux saute un repas par jour ". "On est en colère, c’est encore sur les étudiants que ça retombe".

Ça n'a aucun sens, dans une période ou un étudiant sur dix a déjà dormi dehors et qu'un sur deux saute un repas par jour

Zoé Degoix, présidente de l'UNEF en Bourgogne

La FEBIA (Fédération Etudiante de Bourgogne Inter-Associative) dresse le même constat. Pour son porte-parole, Enzo Fargeot, c’est l’incompréhension, "ça fait plusieurs années qu’on met en garde sur la situation alarmante des étudiants. On demande des mesures pour aider les étudiants et on se retrouve face à des motions pour annuler le gel des loyers et augmenter les charges locatives. C’est totalement l’inverse de ce que l’on demande".

Une mesure nécessaire pour le Crous

L'augmentation des charges locatives pour les 7000 logements qu'il gère est une mesure nécessaire. Jean-Marc Quémeneur, directeur adjoint du Crous BFC, explique que cette hausse reste modérée : "l'augmentation est inférieure à 5€ pour les étudiants boursiers. Depuis 2020, les loyers n’avaient pas été revalorisés. Nous le faisons au bout de 4 ans avec une revalorisation maximale de 3,5% qui ne correspond pas à l’augmentation de nos charges, même si nous avons été protégés de l’inflation par des financements de l’Etat. Nos charges augmentent aussi depuis quelques années". Cette augmentation devrait également participer à la rénovation et l'amélioration des logements étudiants.

L’augmentation est inférieure à 5€ pour les étudiants boursiers. Depuis 2020, les loyers n’avaient pas été revalorisés.

Jean-Marc Quemeneur, directeur adjoint du Crous BFC

Une explication qui passe mal pour chez les étudiants. "C’est au gouvernement d’apporter un meilleur financement au Crous pour leur permettre de rénover les bâtiments. Ça fait des années que ça traîne, qu’on sait qu’il y a besoin de rénovations. Ce n’est pas aux étudiants de payer", regrette Enzo Fargeot. "On le prend comme une attaque personnelle contre les étudiants : vous êtes étudiants, vous pouvez faire quelques sacrifices. NON ", s'indigne l'UNEF.

Une augmentation de la précarité chez les étudiants

La FEBIA dresse le constat que la précarité chez les étudiants s'accroît de plus en plus. "Ça devient très tendu au niveau des budgets pour les étudiants. Les demandes pour être bénéficiaire des épiceries solidaires explosent, on a 1500 étudiants en BFC. On commence à avoir du mal à suivre la cadence".

Même constat alarmant pour l'UNEF qui s'inquiète que "les boursiers s’en sortent à peine. Le nombre d’étudiants salariés augmente. Le contexte de cette décision est aberrant. On dirige de plus en plus d’étudiants vers les Restos de Cœur ou la Croix Rouge".

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