Tous les syndicats des personnels de l'Éducation nationale ont appelé à la grève ce lundi 12 novembre 2018 pour protester contre les suppressions de postes, une première depuis 2011.
• Le budget discuté à l'Assemblée
Le budget 2019 de l'Éducation nationale, qui sera discuté mardi 13 novembre 2018 à l'Assemblée nationale, prévoit de supprimer 2650 postes dans les collèges et lycées publics, 550 dans le privé, 400 dans l'administration. Quelque 1 800 postes seront créés au primaire, en vertu de "la priorité au primaire" voulue par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.Les syndicats des fédérations FSU, CFDT et Unsa, dans le primaire (écoles maternelles et élémentaires) et le secondaire (collèges et lycées) ont appelé à la grève dans le public et le privé, pour demander l'annulation de ces suppressions de postes. Les syndicats Éducation nationale d'autres fédérations (CGT, Sud, FO) ont eux aussi lancé un appel à la grève, contre ces suppressions, mais aussi contre la réforme de l'enseignement professionnel, la réforme du lycée et plus largement contre "la casse du statut général de la fonction publique".
"Ce sont deux appels distincts mais au final, tous les syndicats appellent à la grève", c'est la première fois depuis 2011 qu'un appel à la grève sur une thématique éducation rassemble toutes les organisations syndicales, de la maternelle au lycée, dans le public et dans le privé.
• Des manifestations et des perturbations
Ces suppressions annoncées passent d'autant moins après le mouvement #PasDeVague suscité par le braquage, avec une arme factice, d'une enseignante par un lycéen à Créteil en octobre. Les témoignages d'enseignants, publiés sur les réseaux sociaux vont dans le sens d'un renforcement des équipes pédagogiques (enseignants, conseillers principaux d'éducation, mais aussi psychologues, médecins, infirmiers de l'Éducation nationale) et non d'un affaiblissement.Le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, qui a lui aussi appelé à la grève, s'agace d'"une pseudo-priorité" donnée au primaire, affirmant que les postes créés sont loin de couvrir les besoins nés du dédoublement des classes de CP et CE1 en zone d'éducation prioritaire.
Dans l'académie de Dijon, les enseignants se sont mobilisés à 12,6%, selon les estimations communiquées par le rectorat.