Ce vendredi 4 février, une nouvelle stèle en mémoire des victimes de l'explosion de gaz de l'avenue Eiffel à Dijon a été inaugurée, en présence des familles des victimes.
Le 4 décembre 1999, une explosion accidentelle liée à la rupture d'une conduite de gaz coûtait la vie à 11 personnes au N°145, avenue Eiffel à Dijon. En avril 2003, une stèle était installée non loin des lieux du drame en mémoire des victimes. Après avoir été vandalisée, une nouvelle stèle a été érigée en mémoire des victimes.
La mémoire et le recueillement
C'était un petit groupe d'une vingtaine de personnes, parents ou familles de victimes à se retrouver à l'angle de l'Avenue Eiffel et du boulevard des Valendons à Dijon, ce vendredi matin à 11 heures.
La nouvelle stèle en hommage aux victimes a été offerte par le même sculpteur. Elle a été dévoilée ce jour, reprenant la thématique des colombes.
Les fragments de la précédente œuvre ont été distribués aux familles de victimes. Le sculpteur a gravé le prénom de chaque victime sur chaque colombe. Les familles étaient très attachées au précédent monument, comme Jacky Forest, père d'une victime : "C'est très bien d'avoir à nouveau la stèle, et en plus chacun prendra son défunt."
Bernadette Chaudron, mère d'une victime : "C'est un lieu de mémoire mais vous savez la mémoire, on l'a partout aussi ! Elle nous accompagne tous les jours."
Pour Jorick Chaudron, frère d'une victime, la force du symbole est importante : "C'est dans les souvenirs quelque chose qui nous a tous marqués, choqués, traumatisés et nous redonner une force à travers un symbole."
Le sculpteur Michel Couqueberg a fait don de cette nouvelle stèle, un choix effectué sans hésitation : "Pour un artiste, c'est le sens du partage et de la symbolique. Vis-à-vis des familles il n'est pas question de reprendre un centime sur cette pièce qui a été refaite. C'était ma conception, j'ai 22 monuments en France. Celui-là est le 23ème, il n'est pas question que je prenne quoi que ce soit."
Il poursuit, très ému : "C'est en hommage aussi aux familles, elles reviennent 20 ans après, et c'est grave quand même."
Un deuxième traumatisme
Cette stèle avait été partiellement dérobée et endommagée le 24 septembre 2019. Des malfaiteurs avaient brisé l'œuvre de l'artiste dijonnais Michel Couqueberg, en emportant les "onze colombes, symbole de pureté et d'innocence, qui s'envolent vers le paradis".
L’œuvre en bronze d’un poids de 150 à 200 kilos avait été découpée et transportée. Seul le pied de la sculpture était resté.
La présidente de l'association "145 avenue Eiffel", Sylvie Forest, s'était indignée, sous le choc : « C’est honteux. C’est quand même un monument funéraire. »
Une partie de la stèle avait été retrouvée par la police le 27 novembre 2019. L'œuvre était trop endommagée pour être réparée pour la cérémonie de commémoration des 20 ans du drame.