Avec le retour des beaux jours et l'augmentation du prix des carburants, on assiste à un retour du vélo comme mobilité douce. Certains utilisateurs sont prêts à modifier leur vélo, pour y ajouter une assistance électrique. Plusieurs sociétés proposent ces modifications en Bourgogne.
C'est un signe du retour des beaux jours, les vélos sont de sortie ! Cette année, avec la hausse spectaculaire des prix des carburants, les raisons sont encore plus nombreuses pour enfourcher un vélo pour aller travailler.
Le grand vainqueur du confinement : le vélo électrique
Selon les chiffres de l'observatoire du cycle, avec 514 600 unités vendues en 2020, le vélo à assistance électrique (VAE) représente 19 % du marché. Son évolution est impressionnante : +29 % en volume par rapport à 2019, alors que la croissance annuelle des dix dernières années était, en moyenne, de l’ordre de 25 %.
Le marché des vélos électriques dépasse celui des vélos classiques, avec 56 % du chiffre d’affaires total, les ventes de VAE dépassent le milliard d’euros en 2020.
Il faut aussi noter la diversification des pratiques. Si le vélo de ville reste le plus vendu (40 % de part de marché), le VTT à assistance électrique se classe deuxième à la faveur d’une forte hausse (+46 % en volume). Le marché voit émerger le vélo pliant (+95 %), le vélo de route (+215 %). Encore plus spectaculaire et témoin de l’évolution des pratiques, le vélo cargo à assistance électrique (+354 % pour 11 000 unités vendues), segment « à très fort potentiel de croissance ».
Sur Dijon, des sociétés très occupées
La Bécane à Jules, atelier participatif de réparation de cycles à Dijon, propose d'effectuer des conversions de vélos classiques en vélos électriques.
Tous les vélos ne sont pas éligibles, comme l'indique Baptiste Aviet, mécano cycles spécialisé dans les VAE. "Il faut vérifier le vélo, et voir s'il est compatible : on ne peut pas utiliser de vélos avec cadre en acier, et il faut des freins performants de type V-brake."
Le technicien précise qu'il ne faut pas un vélo haut de gamme non plus, "mais quelque chose de récent". Il ajoute : "Tous les vélos de supermarché sont à exclure car ils n'ont pas la qualité attendue pour être électrifiés, au niveau du cadre, des roues..."
De 700 à 1500 euros pour s'équiper
Et tout cela pour combien ? Baptiste évoque un coût total compris entre 1000 et 1500 euros. En fait, le prix de la batterie joue pour beaucoup, selon sa capacité. A elle seule, la batterie peut "représenter un prix allant de 250-300 euros à 800 euros pour les plus puissantes."
Malgré le tarif qui pourrait être dissuasif, Baptiste confirme que la demande est là : "on est pas mal sollicités. On a beaucoup de commandes. Au début, c'était compliqué avec certains fournisseurs qui nous alimentaient au compte-gouttes, mais maintenant nous avons un peu de stock !"
Un installateur débordé !
Quentin Silvand est réparateur de vélos itinérant à Dijon. Il a créé une enseigne, "Cycloune", et propose aussi la modification de vélos pour en faire des vélos à assistance électrique.
Avec l'arrivée des beaux jours, le technicien est submergé de demandes : "C'est bien simple, je cherche à trouver quelqu'un pour m'aider ! Je ne fais pratiquement plus que des conversions de vélos en ce moment !"
Quentin Silvand propose différentes solutions : soit convertir un vélo existant avec un kit électrique, ou alors proposer des vélos d'occasion déjà équipés. Certains clients achètent aussi des vélos neufs qu'ils font livrer chez le mécano pour les faire modifier.
C'est une demande croissante qui témoigne de l'engouement pour la mobilité électrique : Quentin reçoit 4 ou 5 sollicitations par jour (dont certains clients pas forcément sur la Bourgogne).
"L'accès à la réparation et au rétrofit est un droit universel"
Quentin Silvandréparateur itinérant de vélos
Quentin est un acteur convaincu de la mobilité électrique, et de la liberté d'intervenir "sur un bien qu'on a acheté". Selon lui, "l'accès à la réparation et au rétrofit est un droit universel !". Il fustige les solutions technologiques proposées par certains constructeurs, verrouillées, où "aucune intervention tierce n'est possible."
Si la demande de reconversion de vélos "explose" actuellement, c'est aussi lié au fait que certains constructeurs n'arrivent pas à suivre la demande en cycles (classiques ou VAE), ce qui est de bon augure pour Quentin.
Quentin propose ses solutions d'électrification au tarif de 1150 euros tout compris, en installant une batterie de 624Wh, un écran LCD et un moteur central de pédalier de 250 W. Il garantit un an ses interventions, en se reposant sur des éléments de "valeur sûre" selon lui.
Un nouvel acteur dans l'Yonne, pour modifier soi-même son vélo
Chloe Van Der Kerkhove et son compagnon ont créé une start-up "à bicyclette Paulette", qui propose d'électrifier 90% des vélos soi-même. La société revendique de ne pas être une plateforme de commande pour les kits, et propose une assistance et des conseils pour le montage de leurs kits, les prix allant de 699 à 1099 euros.